Le Parti social-démocrate (SPD) allemand a élu samedi à sa tête l'ancienne ministre du Travail Andrea Nahles, qui devient la première femme à présider la plus vieille formation politique du pays, avec pour mission de la sortir de la crise.
Au cours d'un congrès extraordinaire à Wiesbaden, dans l'ouest du pays, Andrea Nahles, une mère célibataire de 47 ans, a obtenu 66% des voix face à l'ancienne policière et maire de Flensburg Simone Lange. "Aujourd'hui, lors de ce congrès du parti, nous brisons le plafond de verre au SPD", s'est félicitée Mme Nahles. "Et le plafond restera ouvert".
Herzlichen Glückwunsch liebe Andrea zur Wahl als Parteivorsitzende #SPDerneuernpic.twitter.com/3iqPQBQmKU
— SPD Linden (@SPD_Linden) 22 avril 2018
Avec Merkel, deux femmes à la tête des plus grands partis nationaux. Andrea Nahles remplace Martin Schulz, porté à la tête du parti en mars 2017 avant de le conduire à sa plus cuisante défaite électorale le 24 septembre et d'être poussé sans ménagement vers la sortie en février par ses "camarades". Pour la première fois, les deux plus grands partis nationaux allemands sont dirigés par une femme, avec Angela Merkel chez les conservateurs. Les femmes occupent aussi des postes-clés à la tête de la gauche radicale, des écologistes et de l'extrême droite.
"Moment historique". L'élection d'Andrea Nahles est "un moment historique", s'est félicité le chef du parti par intérim, le ministre des Finances Olaf Scholz. Selon lui, il s'agit "d'un signe de progrès attendu depuis longtemps, et il est bon qu'il survienne maintenant". Il reviendra à Andrea Nahles de recoller les morceaux dans une formation très divisée, qui s'est embarquée à contre-coeur dans une troisième "grande coalition" avec la chancelière Angela Merkel.
Enrayer la montée de l'extrême-droite. Dans son discours dimanche, Andrea Nahles a promis de lutter pour plus de justice sociale en Allemagne. "La solidarité est ce qui manque le plus dans ce monde globalisé, néo-libéral et ultra-numérisé", a-t-elle affirmé. Elle a également affiché sa détermination à enrayer la montée du parti populiste d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), estimant qu'il s'agissait d'une bataille "pour rien de moins que de préserver la démocratie".