Angela Merkel a accepté dimanche pour la première fois un objectif de plafonnement annuel du nombre de réfugiés acceptés en Allemagne, cédant à la pression de sa famille politique conservatrice qui réclamait un durcissement après les récentes élections législatives.
Une limite de 200.000 réfugiés par an. Un projet de compromis conclu lors d'une réunion de crise à Berlin entre l'Union chrétienne-démocrate (CDU) que préside la chancelière et son allié bavarois CSU, prélude à des négociations avec d'autres formations pour trouver une coalition gouvernementale, parle d'un objectif à l'avenir de 200.000 par an.
"Nous voulons parvenir à ce que le nombre de personnes accueillies pour raison humanitaire ne dépasse pas 200.000 par an", souligne le texte accepté par les deux formations. Elles espèrent ainsi résoudre un conflit qui les oppose depuis deux ans.
Un préalable à la formation de la nouvelle coalition majoritaire. Un accord sur le cap de la politique migratoire allemande dans les années à venir au sein de la famille conservatrice d'Angela Merkel constituait un préalable indispensable à la formation du futur gouvernement de coalition, suite aux législatives de fin septembre. Reste à savoir ce qu'en penseront les deux autres partis avec lesquels des discussions vont prochainement s'engager pour former cette coalition majoritaire : les libéraux, et surtout les Verts, partisans d'une politique migratoire la plus ouverte possible.
Une concession envers la droite. La CSU bavaroise, qui dénonce depuis deux ans la décision d'Angela Merkel de laisser entrer plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016, exigeait une inflexion de la chancelière pour participer au futur gouvernement. La chancelière a finalement accepté une forme de plafonnement "light" : pas de limitation stricte mais un objectif annuel. En acceptant un objectif chiffré, alors qu'elle s'y était toujours refusée en jugeant une telle limite irréaliste, Angela Merkel a fait une concession politique non négligeable à l'aile droite de sa famille politique.
Cet accord porte ainsi sur les flux de réfugiés que pourra contrôler le gouvernement, comme ceux arrivant via les quotas de demandeurs d'asile de l'UE ou les regroupements familiaux. Le principe du droit d'asile n'est pas remis en cause. Et Angela Merkel veut se garder une marge de manœuvre sur les chiffres en cas de crise humanitaire majeure, comme la guerre civile en Syrie.