En pleine campagne électorale, l'Allemagne connaît elle aussi des rebondissements. Partie plutôt confiante pour ces élections législatives, Angela Merkel doit pourtant faire face à des difficultés. Face à elle, Martin Schulz, qui dépasse même la chancelière allemande dans certains sondages.
Schulz, un homme "nouveau" en Allemagne. D'après le politologue allemand Heinrich Oberreuter interrogé sur notre antenne, la personnalité du candidat a influencé sa remontée et celle du parti social-démocrate (SPD). Malgré la longue expérience de Martin Schulz à la présidence du Parlement européen (2012-2017), il incarne un renouveau pour les Allemands.
Le candidat pris dans un "cercle vertueux". "Il a réussi à rendre la campagne électorale plus intéressante", d'après le politologue. "Elle est plus ouverte que jamais et c'est déjà bien pour la démocratie", commente-t-il, et "d'une certaine manière, parce qu'il fait ça, ça lui rapporte des voix, c'est comme un cercle vertueux". En cinq semaines, le SPD a enregistré 10.000 nouveaux adhérents et gagné plus de 10 points dans les sondages.
Un candidat non bachelier. Sur le terrain tous les jours, Martin Schulz n'hésite pas à mettre en avant sa personnalité et son parcours. Il "représente la quête de la classe moyenne et populaire de justice sociale, lui-même a été alcoolique et il n'a même pas le bac", rappelle Heinrich Oberreuter. "Il sait très bien exprimer cette empathie pour les gens qui souffrent", poursuit-il.
En campagne, l'ancien président du Parlement européen assure vouloir corriger les erreurs de la période Schröder et parle aux déçus de la mondialisation, coupant ainsi l'herbe sous le pied de l'extrême droite. D'après certains sondages, le SPD dispute la première place aux chrétiens-démocrates d'Angela Merkel, chancelière depuis 2005 avec 30% des intentions de vote. Un premier test électoral aura lieu dans la Sarre, à l'ouest de l'Allemagne, dans trois semaines.