"Roman Herzog a exercé les plus hautes fonctions gouvernementales de sa manière inimitable". La chancelière Angela Merkel a rendu mardi hommage à l'ancien président allemand, ardent défenseur des réformes économiques dans l'Allemagne réunifiée des années 1990, mort à l'âge de 82 ans.
Élu en 1994. Membre de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et ancien président du Tribunal constitutionnel, il avait été élu pour cinq ans à la présidence en 1994, quatre ans après la réunification. Angela Merkel a salué "sa franchise, sa modestie, son sens de l'humour et de l'autodérision". "En politique européenne et dans la confrontation avec notre passé, Roman Herzog savait envoyer d'importants signaux, en choisissant les mots justes, ou le silence, dans les endroits où il n'y a pas de mots, comme l'ancien camp de la mort d'Auschwitz", a-t-elle dit.
Critique envers les grands partis. L'an dernier, Roman Herzog avait critiqué les grands partis politiques allemands, estimant qu'ils n'en faisaient pas assez pour enrayer la montée en puissance du parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne), qui pourrait devenir le troisième parti représenté au Bundestag à l'issue des élections législatives de septembre prochain.
En 1995, lors d'une visite de l'ancien camp d'extermination nazi de Bergen-Belsen, Roman Herzog avait mis en garde contre toute forme d'exclusion ou de totalitarisme. "Seuls ceux qui se souviennent peuvent écarter les dangers pour l'avenir", avait-il dit. Après son mandat présidentiel, Roman Herzog avait présidé la première convention européenne chargée de rédiger la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.