La justice allemande a annoncé mardi clore les poursuites contre un ancien infirmier du camp d'extermination d'Auschwitz, Hubert Zafke, 96 ans, celui-ci n'étant plus "apte à comparaître", mettant fin à un long imbroglio judiciaire. Les familles de victimes, qui s'étaient constituées partie civile, ont qualifié la décision de nouvelle "blessure". Le tribunal de Neubrandenbourg a annoncé la fin des procédures après la présentation fin août d'un nouveau rapport d'experts psychiatres qui estimait que le nonagénaire ne pouvait être jugé.
Une "nouvelle blessure" pour les victimes. "Du fait de sa démence, il n'est plus en état de suivre les audiences, de comprendre la procédure (...) et de se défendre de manière efficace", explique la cour. Les familles des victimes "espéraient que les procédures donneraient lieu à une forme de justice tardive", a écrit dans un communiqué Thomas Walter, l'avocat des deux fils d'une femme tuée à Auschwitz. L'arrêt des poursuites est une "nouvelle blessure infligée par la justice allemande et elle ne guérira pas, comme celles infligées il y a plus de sept décennies par des SS comme Zafke".
Un des rares procès tardifs. Dans un procès ouvert en février 2016, Hubert Zafke était accusé de "complicité" dans l'extermination d'au moins 3.681 Juifs gazés dès leur arrivée dans le camp emblématique de la Shoah, entre le 15 août et 14 septembre 1944. Hubert Zafke était le quatrième accusé d'une vague de procès tardifs du nazisme, après John Demjanjuk, Oskar Gröning et Reinhold Hanning, tous condamnés dans une ambiance solennelle. Engagé à 19 ans dans la Waffen SS, il avait combattu sur le front de l'Est, avant de servir dans les camps de Neuengamme et Auschwitz, auprès des médecins chargés de "sélectionner" les déportés envoyés à la mort. Hubert Zafke avait été déjà condamné en 1948 à quatre ans de prison par un tribunal polonais pour ses activités à Auschwitz.