Plusieurs personnes ont été blessées vendredi après-midi dans un bus dans le nord de l'Allemagne après qu'un homme a agressé des passagers à l'arme blanche, selon la police, citée par des médias allemands, qui ne donne aucune piste.
Selon le ministre de l'Intérieur de l'Etat régional de Schleswig-Holstein, Hans-Joachim Grote, l'attaque survenue en début d'après-midi à Lübeck a fait neuf blessés : "six par des coups de couteau" et trois par d'autres moyens, a-t-il indiqué à l'agence de presse DPA. L'auteur présumé de l'attaque, un allemand de 34 ans dont le mobile n'est pas connu, a été arrêté, ont annoncé plusieurs médias allemands. Il est possible qu'il soit né à l'étranger, a indiqué à DPA la procureure de Kiel, Ulla Hingst.
"On ne peut rien exclure, y compris un motif terroriste". Le suspect avait un sac avec lui qui a été enflammé dans le bus avec des accélérateurs de feu, rapporte DPA. Aucune trace en revanche d'explosifs, selon l'agence. Selon la procureure, ce sont les passagers du bus qui ont maîtrisé l'attaquant. Des policiers arrivés sur place ont ensuite interpellé l'assaillant, d'après un témoignage. Concernant le mobile encore inconnu du suspect, "on ne peut rien exclure, y compris un motif terroriste", a encore précisé la procureure, selon le Lübecker Nachrichten.
Selon Lothar H., un autre témoin âgé de 87 ans cité par le journal allemand, "les passagers ont sauté du bus et criaient. C'était effrayant. Après, les blessés ont été évacués. L'agresseur avait un couteau de cuisine".
Plusieurs attentats islamistes en Allemagne ces dernières années. Si le mobile du crime n'a pas encore été établi, les faits interviennent dans un contexte tendu en Allemagne où plusieurs attentats ou tentatives d'attentats islamistes ont été recensés ces dernières années, notamment à l'arme blanche. Dernier dossier en date, en juin 2018 la police a annoncé avoir déjoué une attaque à la "bombe biologique", à la suite de l'arrestation d'un Tunisien soupçonné d'être lié à l'organisation État islamique (EI). L'homme de 29 ans arrivé en Allemagne en 2015 est soupçonné d'avoir voulu remplir l'engin de ricine, un poison.
L'attaque la plus grave reste celle au camion-bélier du marché de Noël de Berlin en décembre 2016, revendiqué par le groupe État islamique et qui avait fait 12 morts. Plusieurs de ces actes ont été commis par des demandeurs d'asile et valent à la chancelière Angela Merkel d'être accusée par ses détracteurs d'avoir fait peser un risque sur son pays en ouvrant la porte à des centaines de milliers de réfugiés en 2015 et 2016.
Pour les enquêteurs, aucun des auteurs n'est cependant arrivé en Europe porteur d'ordres de l'EI. Tous semblent avoir organisé leurs actes seuls. L'Allemagne reste une cible pour des groupes djihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant l'EI en Irak et en Syrie et dans celle déployée en Afghanistan depuis 2001. Les troupes allemandes ne participent cependant à aucune opération de combat, mais à des missions de reconnaissance, de formation ou de ravitaillement.