L'Union chrétienne démocrate (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD se sont engagés vendredi à renforcer la zone euro en étroite collaboration avec la France.
Les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates allemands entendent "renforcer" et "réformer" la zone euro avec la France pour la rendre plus résistante aux crises, selon le texte de leur accord gouvernemental obtenu par l'AFP vendredi.
La zone euro doit "mieux résister aux crises". "Nous voulons, en étroite collaboration avec la France, renforcer durablement et réformer la zone euro" afin qu'elle puisse "mieux résister aux crises", indique le document accepté par les deux camps au terme de plus de 24 heures de négociations à Berlin. Le document n'entre toutefois pas dans le détail des propositions faites par le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, en vue notamment de la création d'un budget de la zone euro, d'un ministre des Finances pour les pays de l'Union monétaire, voire d'un parlement propre à la zone euro. Il se borne à indiquer que le futur gouvernement "examinera" les différentes propositions sur le sujet, émanant d'Emmanuel Macron et du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Pour la création d'un Fonds monétaire européen. Le document se prononce néanmoins d'ores et déjà pour la création d'une Fonds monétaire européen, issu du Fonds de secours déjà existant pour les pays confrontés à des crises de la dette (MES). Cette idée est un projet allemand à l'origine, défendu de longue date par l'ancien ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Il entend jusqu'ici confier à ce FME la tâche de faire entre autres la police sur les déficits dans les pays de la zone euro et de supplanter par ce biais la Commission européenne jugée trop laxiste.Ce n'est pas la vision française, qui soutient un Fonds monétaire européen mais entend lui donner un pilotage "politique", comme l'a indiqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans une interview jeudi à l'hebdomadaire allemand Die Zeit. Autrement dit un rôle pas seulement cantonné à la surveillance de l'application des règles.
De manière générale, le document de projet gouvernemental, qui doit encore être validé par les partis concernés, se prononce pour une poursuite de l'intégration européenne dans les domaines de la Défense ou de la politique d'immigration. Il se dit aussi prêt à augmenter la contribution allemande au budget de l'Union européenne.
Le nombre de demandeurs d'asile limité à 200.000 par an
Conservateurs et sociaux-démocrates allemands prévoient de limiter le nombre de demandeurs d'asile arrivant annuellement à environ 200.000. "Les chiffres de l'immigration (y compris les réfugiés de guerre, ceux concernés par le rapprochement familial, la réinstallation et en faisant la soustraction avec ceux quittant le pays) ne dépasseront pas 180.000 à 220.000 annuellement", dit le document approuvé au terme de plus de 24 heures de négociations à Berlin entre les partis.