Le parti d'extrême droite allemand AfD s'est doté dimanche d'une section "juive". Comprendre : une section composée de juifs de l'AfD, et dont la mission est de s'opposer à l'immigration des hommes musulmans porteurs, selon le parti, d'idéologie antisémite.
Lors d'une conférence de presse à Wiesbaden, le parti a expliqué que "les juifs de l'AfD" était actuellement formé de 19 personnes, et ne pouvait être constitué que de membres encartés du parti, selon les médias allemands. Cette initiative a provoqué une vive réaction de la communauté juive en Allemagne, qui a qualifié l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) de "parti raciste et antisémite".
"Vous n'obtiendrez pas un label 'cacher'". Près de 250 personnes, principalement membres de diverses organisations juives, ont en effet manifesté dimanche à Francfort en signe de protestation. "Vous n'obtiendrez pas un label 'cacher' de notre part", a lancé Dalia Grinfeld, qui dirige l'Union des étudiants juifs en Allemagne.
"L'AfD est un parti qui offre un foyer à la haine des juifs ainsi qu'aux thèses relativisant, ou même niant l'Holocauste", ont déclaré dans un communiqué commun les organisations juives allemandes, dont le Conseil central des juifs d'Allemagne, sa principale instance représentative.
Le génocide des juifs minimisé. En réaction, la députée allemande d'extrême droite Beatrix von Storch a disqualifié le Conseil central des juifs, avançant qu'il faisait "partie de l'establishment", dans une interview dimanche au Welt am Sonntag.
L'AfD se présente comme un groupe offrant une "alternative" aux partis traditionnels. Plusieurs dirigeants de ce parti ont été critiqués pour avoir tenu des propos semblant minimiser l'Holocauste. Le leader du parti, Alexander Gauland, a qualifié Hitler et les nazis de "pipi de chat" dans une histoire germanique millénaire, et une autre figure de l'AfD, Bjoern Hoecke a qualifié le mémorial de l'Holocauste à Berlin de "monument de la honte".