Les journalistes souhaitant couvrir le congrès d'Alternative für Deutschland (AfD), la formation d'extrême droite allemande qui a fait une entrée en force au Bundestag, sont invités à fournir une série de données relatives à leur origine ethnique ou à leurs opinions politiques.
Des "données spéciales". Sur les formulaires d'accréditation pour la réunion du parti le 2 décembre à Hanovre, les journalistes sont appelés à cocher une case indiquant qu'ils acceptent la collecte, le stockage et l'utilisation d'une série de données personnelles classiques, comme le nom, le média pour lequel ils travaillent ou le numéro de carte de presse, mais aussi des "données spéciales". Ces "données spéciales", couvertes par la loi allemande sur la protection des données, englobent les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l'appartenance à un syndicat ou encore l'orientation sexuelle.
"Une intrusion inacceptable". Ces demandes ont été dévoilées vendredi par le quotidien Stuttgarter Zeitung. "C'est une intrusion inacceptable dans les affaires privées des journalistes", a dénoncé Hendrik Zörner, porte-parole de l'Association des journalistes allemands, cité par le Stuttgarter Zeitung. "Nous réclamons que l'AfD renonce immédiatement à demander cette autorisation." L'AfD, qui est devenu la troisième force parlementaire d'Allemagne l'occasion des élections législatives du 24 septembre, n'a pas réagi.