La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé lundi à la télévision publique qu'elle était prête à être de nouveau candidate en cas d'élections législatives anticipées dans le pays, malgré son échec dimanche à former un gouvernement. "Oui", a-t-elle répondu sur les chaînes de télévision ARD et ZDF à la question de savoir si elle entendait à nouveau briguer un mandat de chancelière en cas de nouveau scrutin dans les prochains mois face au blocage actuel.
"Besoin d'un gouvernement stable". La dirigeante conservatrice a, en revanche, affirmé être "très sceptique" quant à la mise sur pied éventuelle d'un gouvernement minoritaire, autre option possible pour elle pour rester au pouvoir. Des élections anticipées seraient "une voie préférable", a-t-elle dit sur la chaîne ARD. Sur ZDF, Angela Merkel a insisté sur le fait que l'Allemagne avait "besoin d'un gouvernement stable qui n'ait pas à chercher une majorité à chaque décision". La chancelière, très affaiblie après l'échec retentissant des efforts pour former une coalition, a refusé toute idée de démission ou de mise en retrait.
"Il serait très étrange (...) de dire maintenant que ce que j'ai dit aux électeurs et aux électrices pendant la campagne" des élections législatives de septembre "n'est plus valable aujourd'hui", a dit la chancelière, au pouvoir depuis 12 ans. "Alors oui", je serai de nouveau candidate le cas échéant, a-t-elle insisté.
Le président veut relancer les négociations. Angela Merkel, 63 ans, n'est pas parvenue à former une coalition avec les Verts et les Libéraux, ces derniers ayant quitté la table des négociations dimanche soir, les deux partis ayant notamment des vues radicalement différentes sur la crise migratoire et l'écologie notamment.
Cette rupture plonge l'Allemagne dans une crise politique inédite depuis la création de la République fédérale après la guerre. Le président de la République, Frank-Walter Steinmeier, qui a désormais la main en vertu de la Loi fondamentale allemande de 1949, a appelé dans la journée tous les partis politiques à prendre leurs responsabilités pour former un gouvernement afin d'éviter un scrutin anticipé qui affaiblirait le pays et l'Europe.