L'un des quatre policiers blessés mardi dans le sud de l'Allemagne par un membre des "citoyens du Reich", mouvance antirépublicaine et liée à l'extrême droite, est mort mercredi matin à l'hôpital, a indiqué la police. Il s'agit d'un membre des forces spéciales de 32 ans, hospitalisé mardi dans un état critique, et dont la mort avait été annoncée par erreur dans la soirée avant d'être démentie.
Son unité s'était rendue mardi matin chez Wolfgang P., dans la petite ville bavaroise de Georgensmünd, pour y saisir la trentaine d'armes de cet homme de 49 ans, qui les avait légalement acquises mais n'était plus jugé apte à les conserver. Vêtu d'un gilet pare-balles, Wolfgang P., présenté par la presse comme un "marginal", "querelleur", avait aussitôt ouvert le feu sur les policiers, en touchant deux par balle, alors que deux autres avaient été blessés un peu plus tard dans l'interpellation.
L'auteu des faits encourt la perpétuité. Lui-même légèrement blessé, le suspect a été arrêté et devrait être poursuivi pour "meurtre aggravé", un crime passible de la réclusion à perpétuité, et présenté jeudi à un juge de la détention.
Un mouvement dans le viseur des autorités. Wolfgang P. se présente comme un "Reichsbürger" (citoyen du Reich), une nébuleuse estimée à plusieurs milliers de nostalgiques de l'Empire allemand, mêlant néonazis, adeptes de la théorie du complot et déçus de la République aux croyances ésotériques. Surveillés de longue date, les "Reichsbürger" sont surtout connus pour leurs relations agressives avec l'administration, leur ardeur procédurière et leur imperméabilité "aux arguments rationnels", souligne dans une brochure l'État régional de Saxe-Anhalt. Mais en juillet dernier, le ministère de l'Intérieur alertait sur leur "potentiel de perturbation croissant", estimant "qu'au moins une partie du mouvement ne recule pas devant la violence grave, pouvant aller jusqu'à l'homicide".