L'un des fondateurs de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Mario Mieruch, a annoncé mercredi qu'il ne siégerait pas avec son groupe dans la chambre des députés, un nouveau coup dur pour le parti d'extrême droite en pleine recomposition. "Je quitte le groupe parlementaire de l'AfD avec effet immédiat", a-t-il expliqué au journal Bild et confirmé par l'AFP, afin de rester "crédible et intègre" auprès de ses électeurs.
Dérive trop droitière. Il a justifié son choix par la dérive trop droitière de son parti "que beaucoup en son sein observent avec préoccupation en espérant depuis trop longtemps qu'elle ne sera pas définitive". Jusqu'alors représentant du parti en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Mario Mieruch est le deuxième élu de l'AfD, sur les 94 qui ont fait leur entrée historique à la chambre des députés lors des législatives du 24 septembre, à faire défection.
Emprise du courant identitaire. Dès le lendemain de son élection, Frauke Petry avait annoncé qu'elle ne siègerait pas dans le groupe parlementaire du parti qu'elle co-dirigeait pour en dénoncer la dérive, une radicalisation illustrée par des propos très controversés sur les crimes nazis et les musulmans. Elle a depuis quitté l'AfD. Mario Mieruch est considéré comme un proche du député européen Marcus Pretzell, l'époux de Frauke Petry qui a lui aussi claqué la porte de l'AfD après les élections.
L'AfD, créé en 2013, est secoué par des rivalités internes permanentes entre un courant national-libéral en perte de vitesse, qu'incarnait Frauke Petry tout comme Mario Mieruch, et un autre, identitaire et extrémiste, qui paraît avoir pris le dessus à l'occasion des législatives. Petry et Mieruch n'ont pas encore précisé s'ils allaient ou non travailler ensemble à la chambre des députés.