Plusieurs responsables de la droite nationaliste allemande (AfD) ont annoncé mardi à leur tour qu'ils prenaient leurs distances avec le parti en raison de son évolution vers l'extrême-droite lors des élections. Le responsable de l'Alternative pour l'Allemagne dans l'Etat régional de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), le plus peuplé du pays, Marcus Pretzell, a indiqué qu'il quittait le parti, devenu dimanche la troisième force politique du pays. Il a justifié sa décision "par son évaluation pas vraiment optimiste sur l'évolution de l'AfD", dans une interview au site internet du quotidien Die Welt.
A la suite de Frauke Petry. Marcus Pretzell prend en cela la suite de son épouse Frauke Petry, jusqu'ici une des dirigeantes du mouvement anti-immigration, qui avait fait sensation la veille, au lendemain des élections législatives. Elle avait proclamé son refus de siéger dans la nouvelle chambre des députés aux côtés de ses collègues, dont elle dénonce la radicalisation. Frauke Petry et deux autres responsables de l'AfD au Parlement régional de Saxe, dans l'est du pays, ont en outre démissionné mardi de leurs fonction au sein de la direction de leur groupe parlementaire local.
Pas d'hémorragie. Dans cette région de l'ex-RDA, le mouvement anti-immigration est arrivé en tête de l'élection dimanche avec 27%, dépassant les conservateurs de la chancelière Angela Merkel. Pour autant, l'Alternative pour l'Allemagne semble dans l'immédiat éviter une hémorragie au sein de son groupe parlementaire à la chambre nationale des députés. A ce jour, seule Frauke Petry a fait sécession parmi les 93 élus. Signe que la tendance national-identitaire, qui domine le courant national-conservateur au sein du parti désormais, tient ses troupes.