La police allemande a annoncé mercredi l'arrestation de l'auteur présumé d'un attentat au mobile probablement raciste à la gare de Düsseldorf, dans l'ouest de l'Allemagne, qui avait choqué le pays en 2000.
Un attentat xénophobe. L'explosion d'une bombe avait blessé dix ressortissants de l'ex-URSS, dont sept de confession juive. Une femme enceinte avait perdu son bébé dans l'attaque. La possibilité qu'il puisse s'agir d'un attentat raciste ou antisémite avait ébranlé l'opinion publique, 55 ans après la fin de la dictature nazie.
L'homme avait été relâché à l'époque. La police a arrêté le suspect, un homme de 50 ans, à Ratingen, près de Düsseldorf. Selon le site d'information Spiegel Online, le motif xénophobe de l'attaque est désormais confirmé. Toujours selon cette source, ce vétéran de la Bundeswehr, l'armée allemande, était un néo-nazi notoire qui tenait un magasin de surplus militaire. Il avait été entendu peu de temps après l'attaque, mais relâché faute de preuve.
Les néo-nazis toujours présents en Allemagne. L'Allemagne est régulièrement confrontée à des groupes extrémistes de droite violents, et a enregistré notamment plusieurs centaines d'attaques contre des foyers de réfugiés depuis 2015, année qui a vu l'arrivée en Allemagne de centaines de milliers de demandeurs d'asile. Le pays a aussi été choqué par la découverte en 2011 d'une dizaine de meurtres racistes commis dans les années 2000 par trois militants néo-nazis d'un groupuscule baptisé "Clandestinité nationale-socialiste" (NSU). Cette affaire avait fait scandale car la police et le renseignement intérieur se sont retrouvés accusés au minimum d'incompétence pour avoir permis au groupuscule de commettre en tout impunité ses assassinats alors que la mouvance néo-nazie était censée faire l'objet d'une stricte surveillance, voire de s'être fait manipuler dans cette affaire par des informateurs.