Un jeune Syrien, arrivé à la faveur de la crise des réfugiés en 2015, a été mis en accusation mi-octobre par le parquet fédéral allemand pour son appartenance présumée à l'organisation État islamique en Syrie, a annoncé jeudi le parquet.
"Il faisait office de personne de contact". Recruté par le groupe extrémiste à la mi-2013 en Syrie, Shaas Al-M., 19 ans, est arrivé en Allemagne à l'été 2015, et "a poursuivi son travail pour l'EI", indique le parquet dans son acte d'accusation. "Lors de séjours à Berlin, il a repéré de potentielles cibles d'attaque et a envoyé au moins une personne se battre en Syrie. En outre, il faisait office de personne de contact pour des auteurs potentiels d'attentats en Allemagne et avait signalé sa disposition de principe à commettre une attaque en Allemagne", écrit encore le parquet. Le suspect est poursuivi pour "appartenance à une organisation terroriste" et "infraction à la loi sur le contrôle des armes de guerre".
Recruté dans son village natal. L'accusé, qui a été arrêté le 22 mars dernier, a été recruté par l'EI dans son village natal par le biais de l'imam de la mosquée locale, selon le parquet. Il suit alors une formation religieuse et militaire avant d'être envoyé pour environ six mois à l'aéroport de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, où il reçoit une kalachnikov et participe à des combats.
Plusieurs attentats de personnes isolées. L'Allemagne a été jusqu'ici épargnée par des attaques djihadistes d'ampleur, mais plusieurs attentats islamistes ont été récemment commis par des personnes isolées. L'EI a ainsi revendiqué en juillet un attentat commis par un Syrien de 27 ans, débouté de sa demande d'asile, qui a fait 15 blessés, et une attaque à la hache perpétrée aussi par un demandeur d'asile, probablement afghan, de 17 ans, qui a fait cinq blessés.
D'autres projets ont été déjoués, le dernier en date début octobre par un réfugié syrien visant un aéroport berlinois, qui s'est suicidé en prison. Le danger que représenteraient des "terroristes" infiltrés dans le flot des 890.000 demandeurs d'asile arrivés en Allemagne en 2015 fait débat depuis des mois. Cela a nourri la popularité croissante des populistes de droite et mis en difficulté la chancelière Angela Merkel.