L'actrice américaine Alyssa Milano organise une contre-attaque sur les réseaux sociaux pour dénoncer le durcissement de la loi sur l'avortement dans l'État de Géorgie. Elle a lancé samedi le mot-clé #SexStrike (grève du sexe en français) pour mobiliser.
"J'appelle à une grève du sexe"
"Tant que nous les femmes n’aurons pas un contrôle légal sur notre corps, nous ne pouvons pas risquer de tomber enceinte", peut-on lire sur son compte Instagram en légende d'une image d'un grand "X" rose. "Rejoignez-moi en boycottant le sexe jusqu'à ce que nous retrouvions notre indépendance physique. J'appelle à une grève du sexe (#SexStrike). Faites passer le message", ajoute-t-elle.
Mobiliser contre une loi restrictive sur l'avortement
Avec ce mouvement, elle compte mobiliser contre une loi récemment ratifiée dans l'État de Géorgie qui interdit l'avortement dès que les battements du cœur du fœtus sont perceptibles. Cela correspond à la sixième semaine de grossesse, un stade où bien des femmes ignorent encore qu'elles sont enceintes. Or, grâce à des conditions fiscales avantageuses, cet État accueille de nombreux tournages de films et de séries.
Dans le sillage d'Alyssa Milano, plusieurs acteurs, producteurs indépendants et scénaristes se sont engagés. Alec Baldwin, Don Cheadle, Ben Stiller, Mia Farrow, Amy Schumer avaient d'ailleurs menacé fin mars de boycotter les tournages. Mais elle est elle-même contractuellement obligée d'achever en Géorgie le tournage de la série télévisée Insatiable, prévu pour encore un mois.
La grève du sexe, un levier déjà utilisé... dans l'Antiquité
Ce levier de la "grève du sexe" est un stratagème déjà mis en place par le dramaturge grec Aristophane dans sa pièce satirique Lysistrata. Pour mettre fin à la guerre du Péloponnèse, dans les années 400 avant Jésus Christ, les Athéniennes avaient convaincu les autres femmes des citées grecques de faire la grève du sexe. Après de multiples réinterprétations modernes, ce moyen de pression avait été utilisé en 2016 par un couple d'Américains pour faire barrage à Donald Trump, devenu depuis président des États-Unis.
En 2017, Alyssa Milano avait déjà lancé le mot-clé #MeToo pour inciter les femmes à témoigner des agressions sexuelles qu'elles avaient subies après le scandale de l'affaire Weinstein. Ce mot-clé a alors connu un succès mondial et résume désormais un mouvement de fond de libération de la parole des femmes sur les violences dont elles sont victimes.
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