L'organisation Amnesty International a dénoncé jeudi le caractère "arbitraire" de la gestion de la peine de mort dans l'État de Floride, où près de 140 condamnés à la peine capitale ne peuvent obtenir un réexamen de leur dossier en raison d'un détail technique.
Une "couche supplémentaire d'arbitraire", selon Amnesty. "L'approche de la peine de mort par la Floride accentue son caractère unique en matière de droits de l'homme et a ajouté une couche supplémentaire d'arbitraire à un système judiciaire déjà discriminatoire et pro-peine capitale", a reproché l'organisation dans un communiqué. Cet État du sud-est des États-Unis compte actuellement 370 détenus dans les couloirs de la mort, selon le Centre d'information sur la peine de mort. Derrière la Californie, qui en compte 750.
Une nouvelle disposition rétroactive pour seulement 130 condamnés. La Cour suprême des États-Unis a décidé en janvier 2016 que les condamnations à une exécution en Floride n'étaient pas constitutionnelles, ce qui a entraîné une modification de la législation de l'État. Depuis début 2017, il est obligatoire qu'un jury soit unanime afin de prononcer une telle sentence. Auparavant, l'unanimité n'était pas nécessaire et un juge avait également le pouvoir de la décider.
La nouvelle législation n'étant rétroactive que jusqu'en 2002, seulement 130 condamnés à mort ont pu en bénéficier à mi-juillet. Ils restent néanmoins derrière les barreaux en attendant leur nouveau procès. Mais "139 se sont vus refuser ce soulagement", a relevé Amnesty dans un rapport intitulé "USA : l'obscurité visible dans l'État ensoleillé", reprenant le surnom de la Floride, "Sunshine State".