Une fois passé le choc de l'élection de Donald Trump comme président des États-Unis, les observateurs politiques ont pu observer le discours de victoire du milliardaire. Une prise de parole surprenante tant elle différait de ses meetings de campagne. On a vu un Donald Trump calme qui s'est posé en président rassembleur.
Ni Hitler ni Zavatta. Pour André Bercoff, journaliste, écrivain, et auteur de Donald Trump, les raisons de la colère (éditions First), ce changement d'attitude n'est pas si surprenant. "Trump est d'abord un pragmatique et pas du tout un idéologue. Il y a eu beaucoup de fantasmes pendant des mois, on l'a dépeint entre Hitler et Zavatta. Mais il n'est ni l'un ni l'autre. Son fond de commerce c'est la négociation". Pour autant, Donald Trump ne vas mener les États-Unis comme il a géré son entreprise pendant des années : "La différence c'est que Trump l'homme d'affaires était tenté par la délocalisation alors que Trump président entend relocaliser".
Un négociateur. "Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Donald Trump a des convictions. 'America First' n'est pas qu'un slogan. Pour lui, les États-Unis se sont éparpillés un peu partout, en Irak, en Afghanistan...". Inutile également selon André Bercoff d'essayer de classer Trump entre droite et gauche. "Il ne veut pas de ces étiquettes. Il a des convictions mais il va négocier, c'est dans sa nature. Si un trotskiste lui dit comment négocier avec les chinois, il le prendra dans ses bagages pour Pékin."
Polir son programme. Pour rassembler les Américains, Donald Trump devra oublier ou adoucir certaines de ses mesures les plus clivantes. "Il est déjà revenu sur son idée d'interdire les musulmans d'accéder au territoire", rappelle André Bercoff. Mais selon lui, le nouveau président compte réellement mener à bien son projet de mur gigantesque à la frontière avec le Mexique. "Je pense qu'il le fera mais à mon avis, ce ne seront pas les Mexicains qui paieront. Trump s'arrangera pour le financer".