La chancelière allemande Angela Merkel a estimé dimanche que le "projet européen de paix" né après 1945 était menacé par la montée du nationalisme et du populisme. "Nous voyons bien que la coopération internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns et des autres, et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en question", a déclaré Angela Merkel à l'ouverture du premier Forum pour la Paix à Paris.
"La paix est loin d'être une évidence". "La paix que nous avons aujourd'hui, qui nous paraît parfois par trop évidente, cette paix est loin d'être une évidence et il faut que nous nous battions pour elle", a-t-elle souligné, mettant en garde contre "un nationalisme à œillères" et s'inquiétant "qu'on recommence à agir comme si l'on pouvait purement et simplement ignorer nos relations et nos engagements réciproques".
Vers un "engrenage invisible". Également présent au Forum, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a de son côté mis en garde dimanche contre un "engrenage" géopolitique semblable à celui qui mena à la Première Guerre mondiale et à celui des années 1930. "Bien des éléments aujourd'hui me semblent emprunter et au début du 20ème siècle et aux années 1930, laissant craindre un engrenage invisible", a-t-il prévenu. En préambule de ce Forum, Emmanuel Macron a pour sa part déclaré que "nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le nationalisme, le racisme, l'antisémitisme, l'extrémisme".