Un mois après l'accord entre l'UE et Ankara, la chancelière allemande doit visiter un camp de réfugiés de Gaziantep, dans le sud de la Turquie, samedi après-midi.
C'est un voyage sous tension pour Angela Merkel. Un peu plus d'un mois après la signature d'un accord sur les migrants, qu'Ankara menace aujourd'hui de ne plus respecter, la chancelière se rend en Turquie, au contact des réfugiés. Beaucoup vue dans des palais d'Istanbul ou d'Ankara, elle ne s'est pas rendue "sur le terrain" depuis le mois de septembre 2015. Après des mois d'intenses négociations diplomatiques, cette visite est donc très attendue.
Une ville sous tension. Angela Merkel se rend dans un camp de Gaziantep, là où la crise est la plus tendue. Des roquettes tombent sur les villes frontalières de cette localité, où sont recensés pas moins de 340.000 réfugiés. Début avril, un assassinat commandité par l'Etat islamique s'est même produit en pleine rue.
6 milliards promis à la Turquie. "Mama Merkel", comme l'appellent les migrants, vient y constater les effets de l'accord du 18 avril sur l'une des zones les plus délicates. Signé à Ankara, l'accord prévoit le versement de 6 milliards d'euros de l'Union européenne à la Turquie, qui s'engage en échange à mieux accueillir les réfugiés, notamment en les logeant correctement et en scolarisant les enfants. "Il y a des conditions précises. Si jamais l'Union européenne n'effectue pas les pas nécessaires, ne tient pas ses engagements, alors la Turquie n'appliquera pas l'accord", a prévenu le président turc, Recep Tayyip Erdogan, début avril.
Un voyage de vérification. La visite de la chancelière a donc des allures de contrôle, d'autant plus qu'elle s'y rend certes accompagnée du président du Conseil Européen, Donald Tusk, et du vice-président de la Commission, mais sans autres dirigeants européens. Or Angela Merkel semble avoir des raisons de ne pas être satisfaite : depuis fin mars, la Turquie a repris seulement 325 migrants à la Grèce.