La purge se poursuit en Turquie. Des mandats d'arrêt ont été lancés contre près de cent membres du personnel du principal hôpital militaire d'Ankara, dont des médecins, a annoncé mardi un responsable turc, deux semaines et demi après la tentative avortée de putsch. Des raids de la police étaient en cours en mi-journée à l'hôpital Gulhane, le plus grand hôpital militaire des trois que compte la capitale turque, pour y trouver les personnes visées par ces mandats, a précisé la télévision privée NTV.
Sympathisants de Gülen. Ces mandats d'arrêt ont été délivrés dans le cadre de la vaste purge menée en Turquie depuis le coup d'Etat raté le 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan, qui a été imputé par Ankara aux sympathisants du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen. Celui-ci a démenti toute implication.
"Des rapports médicaux de complaisance". Le responsable turc, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a indiqué que des mandats d'arrêt avaient été émis contre 98 membres du personnel hospitalier, "dont des médecins militaires". La chaîne NTV a évoqué le chiffre de 100 personnes. Le responsable a ajouté que le personnel de l'hôpital était soupçonné d'avoir permis l'entrée de sympathisants de Gülen dans l'armée et leur rapide progression dans la carrière militaire avec des rapports médicaux de complaisance. "Il y a des éléments forts qui laissent penser que les membres du FETO (terme désignant les réseaux de Gülen) ont infiltré cette institution (hospitalière) pour ralentir la carrière de leurs rivaux dans l'armée et permettre à leurs sympathisants de progresser rapidement dans leur propre carrière", a-t-il précisé.
La santé aussi. Jusqu'ici, le secteur de la santé avait semblé épargné par cette chasse aux sorcières nationale contre les "gulénistes" ayant conduit à plus de 10.000 détentions. Mais un récent décret a transféré la tutelle du GATA et des autres hôpitaux militaires turcs de l'armée au ministère de la Santé.