Des affaires similaires à celle de la disparition d'Anne-Elisabeth Falkevik Hagen existent-elles dans l'histoire récente de la Norvège ? Non, selon l'inspecteur de police Tommy Brøske, responsable de l'enquête sur sa disparition. Interrogé par News in English, le policier évoque bien des similitudes avec des exemples internationaux, mais aucun à l'échelle du pays au faible taux de criminalité, où les gardiens de la paix n'ont recours à leurs armes à feu qu'une poignée de fois par an. "Là, nous avons un homme d'affaires dont la femme a été kidnappée. Il y a des raisons de penser que cela n'est pas une coïncidence."
Une demande de rançon en cryptomonnaie. Les méthodes de l'enlèvement supposé interrogent aussi les enquêteurs. Celui-ci est survenu le 31 octobre dernier, jour d'Halloween. Au domicile d'Anne-Elisabeth Falkevik Hagen, à Lørenskog, à une vingtaine de kilomètres d'Oslo, où elle se trouvait seule, ceux-ci ont retrouvé une lettre en mauvais norvégien, formulant une demande de rançon… en cryptomonnaie. Les malfaiteurs y mettaient en garde la famille de la sexagénaire enlevée, promettant de la tuer s'ils prévenaient la police.
Le message s'adressait tout particulièrement à l'époux de la retraitée, Tom Hagen, classé 172ème fortune de Norvège par le magazine local Kapital avec un patrimoine évalué à 1,7 milliard de couronnes, soit environ 175 millions d'euros. Selon les médias norvégiens, la rançon demandée porte sur l'équivalent de neuf millions d'euros à verser en Monero, une devise particulièrement difficile à tracer et garantissant, contrairement au bitcoin, un "anonymat presque parfait", selon le magazine français Capital.
Aucune preuve de vie, ni piste sérieuse. Depuis, quelques contacts ont été établis sur des plateformes numériques avec de prétendus ravisseurs, dans le plus grand secret. Mais ceux-ci n'ont, malgré les demandes de la famille, fourni aucune preuve que la sexagénaire était en leurs mains ou encore en vie. Mi-janvier, les enquêteurs ont donc choisi de changer de stratégie, rendant l'enlèvement public pour tenter de récolter de nouveaux indices. Suivant les conseils de la police, les proches de la sexagénaire ont choisi de ne pas payer la rançon, selon Norway Today.
Mais un mois et demi plus tard, quatre mois après la disparition d'Anne-Elisabeth Falkevik Hagen, et malgré 1.500 renseignements recueillis, aucune percée n'est à signaler dans cette affaire rarissime. L'enquête continue de mobiliser plusieurs districts de police, assistés par Interpol et Europol. En attendant, les autorités locales ont reçu la consigne d'inviter à la vigilance les habitants aux profils voisins de celui du riche couple.