Le plan de 750 millions d'euros annoncé lundi par Agnès Buzyn pour mettre fin à la crise des urgences ne semble pas avoir convaincu les grévistes. Pis, le manque de réponse à leurs principales revendications, à savoir une augmentation des salaires, des créations de lits et de postes, pousse même la CGT a lancé un appel à manifester mercredi 11 septembre.
Contrairement au président de Samu-Urgences de France François Braun, qui se satisfaisait lundi soir sur Europe 1 des mesures annoncées, le porte-parole de l'Association des Médecins Urgentistes de France Christophe Prudhomme estime au contraire que "750 millions ça pourrait être intéressant, mais ça ne suffit pas". Dans le viseur de ce membre de la CGT et de son syndicat, la volonté de la ministre de la Santé qu'il n'y ait plus de patients de plus de 65 ans aux urgences d'ici cinq ans.
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"Simplement pour que les personnes âgées restent dans leur EHPAD et ne viennent pas dans les urgences par défaut parce qu'il manque du personnel, il faut créer 40.000 emplois dans ces établissements, ce qui représente 1,2 milliard d'euros. C'est d'ailleurs ce que demandent les directeurs des EHPAD, et on voit qu'on en est très loin".
"Étendre le mouvement"
"Si vous ne mettez pas les moyens pour pouvoir impulser une réorganisation, elle ne peut pas fonctionner", tranche le syndicaliste. A en croire la CGT, le plan qui devait sortir les urgences de la crise et mettre fin à la grève des quelque 250 services pourrait donc bien lui donner un nouveau souffle, puisque ce "premier bougé" a montré "que l'on peut faire évoluer les choses". Mécontent, le syndicat préconise donc "d'augmenter le rapport de force et d'étendre le mouvement au-delà des urgences", indique Christophe Prudhomme. "Le mot d'ordre pour mercredi, c'est qu'on continue".