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Caroline Baudry (à Belgrade), édité par Solène Leroux
Il y a sept jours, le numéro 1 mondial de Tennis Novak Djokovic était expulsé d'Australie où se déroule l'Open d'Australie, faute de vaccination. Les autorités serbes ont soutenu leur champion et l'affaire a peu choqué dans la population, alors que le pays est l'un des moins vaccinés du continent européen.
REPORTAGE

Défiance envers les politiques, mensonge sur son efficacité... Plus de la moitié des Serbes rejette le vaccin anti-Covid. 48,2% de la population a reçu une dose de vaccin. Autour de la patinoire, au cœur de Belgrade, une foule de passants, la plupart sans masque et non vaccinés. "Je pense que mon système immunitaire est suffisant, et je ne crois pas en ces vaccins", explique Irina, 23 ans. "Si les gens sont plus vaccinés dans d'autres pays, je ne comprends pas pourquoi", complète-t-elle. Peu importe le pass sanitaire, obligatoire dès 20 heures en Serbie dans les bars, discothèques et restaurants.

 

Milena est aussi incapable de le présenter. "Je ne vais plus en boîte comme avant, mais bon, on va en soirée, chez les gens..." Il y a un an, les Serbes étaient pourtant les plus vaccinés du continent, grâce notamment au vaccin chinois. "L'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, ce sont eux qui auraient eu ces vaccins en premier, si c'était quelque chose de si important", grimace Aleksander sous un bonnet orange flashy. "Ils ne l'auraient pas donné à notre petit pays de cinq millions d'habitants", assène-t-il.

Trois centres de vaccination ferment

Le vaccin est une affaire politique selon ces Serbes, malgré la vague de contaminations Omicron qui frappe le pays. Milita, grand manteau noir, vaccinée trois fois, sort tout juste de la maladie. "Le virus est moins dangereux maintenant. Avant, j'étais très opposée aux personnes non vaccinées. Mais maintenant, je pense qu'ils avaient peut-être raison", déclare-t-elle. Lundi, trois centres de vaccination de la capitale serbe baissent le rideau, faute de candidats.