La Suède a annoncé jeudi qu'elle allait renforcer la lutte contre le travail des sans-papiers, quelques semaines après l'arrestation d'un étranger en situation irrégulière pour un attentat au camion bélier à Stockholm. Critiqué pour avoir été incapable d'expulser cet Ouzbek dont la demande d'un permis de séjour avait été rejetée en juin 2016, le gouvernement veut serrer la vis.
Autoriser les inspections surprises de la police. Il souhaite permettre des inspections impromptues par la police sur les lieux de travail et doubler le montant des amendes pour les patrons qui emploient des sans-papiers. "L'objectif est que ça coûte à l'employeur qui utilise ces personnes, qui sont souvent dans une situation vulnérable", a expliqué le ministre de la Justice, Morgan Johansson, dans une conférence de presse à Stockholm. "Si une entreprise emploie dix personnes en situation irrégulière, cela lui coûtera près de 900.000 couronnes (près de 94.000 euros) et ça se ressent", a-t-il souligné.
33.000 personnes séjourneraient illégalement en Suède. Lors des contrôles d'identité, la police devrait être autorisée à prendre des empreintes digitales si la personne interrogée ne produit pas de pièce d'identité, selon un avant-projet de loi. L'Office des Migrations estime qu'autour de 33.000 personnes à qui il refuse un titre de séjour devraient continuer à séjourner illégalement en Suède entre 2017 et 2019.
Le principal suspect de l'attentat était en situation irrégulière. Rakhmat A. le principal suspect de l'attentat de Stockholm qui a coûté la vie à quatre personnes, était en situation irrégulière. Cet Ouzbek de 39 ans a avoué avoir été le chauffeur du camion volé qui a foncé dans la foule le 7 avril. Il a affiché selon les enquêteurs "un intérêt pour les groupes extrémistes, dont l'État islamique" mais l'attentat n'a pas été revendiqué.
Fin 2016, la police suédoise recherchait plus de 12.000 sans-papiers. Ces avis de recherche sont valables quatre ans, délai après lesquels il est possible de redemander un permis de séjour. Le gouvernement souhaite que les nouvelles mesures entrent en vigueur au 1er mars.