Après les nouvelles frappes d'Israël contre le Hezbollah au Liban, l'Iran va-t-il riposter ?

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Youenn Madec / Crédits photo : KHAMENEI.IR / AFP

L'armée israélienne a annoncé samedi matin de nouvelles frappes visant le Hebzollah dans l'est du Liban, après avoir intensément bombardé dans la nuit la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement islamiste armé. Faut-il s'attendre à une riposte de l'Iran, allié du Hezbollah ?

L'armée israélienne a bombardé intensément dans la nuit de vendredi à samedi la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, où un raid d'une violence inouïe a visé vendredi en personne, selon les médias israéliens, le puissant chef du mouvement armé pro-iranien Hassan Nasrallah . Une source proche de la formation islamiste a indiqué que Nasrallah était indemne. Mais près de 14 heures après la frappe, le Hezbollah n'avait toujours fait aucune annonce officielle.

Ennemi juré d'Israël, l'Iran n'est pas encore intervenu dans le conflit opposant l'État hébreu et le Hezbollah, groupe chiite pourtant allié à Téhéran. Faut-il s'attendre à une riposte ?

 

"Ce n'est pas très avantageux pour l'Iran d'attaquer Israël"

Si riposte il y a, elle devrait être mesurée pour éviter une contre-attaque israélienne trop importante selon Raphaël Jerusalmy, ancien officier des renseignements militaires israéliens. "Rationnellement parlant, ce n'est pas très avantageux pour l'Iran d'attaquer Israël parce qu'ils ne tiendraient pas grand chose et en échange, ils auraient une riposte israélienne extrêmement musclée et je pense que ce serait très néfaste, par exemple pour leur économie et pour leurs programmes nucléaires", explique-t-il.

Des méthodes terroristes bientôt employées ?

La riposte la plus probable serait une volée de missiles, comme ce que le pays a fait en avril dernier. Mais cette attaque avait causé peu de dégâts, ce qui pourrait motiver les Iraniens à employer des méthodes terroristes, selon Raphaël Jerusalmy. "Ils ont recours à tous les moyens possibles et imaginables. Ça va du missile balistique à essayer d'attaquer une famille de touristes israéliens à Istanbul. Ça a été le cas par le passé. Ils ont déjà recouru à ce genre de méthodes terroristes", détaille-t-il.

Autre difficulté, l'Iran est à plus de 1.200 kilomètres d'Israël, ce qui limite les effets de surprise possibles. Mais Raphaël Jerusalmy le rappelle, les mollahs prennent parfois des décisions irrationnelles, une attaque d'envergure n'est donc pas complètement impossible.