La récession, qui touchait l'Argentine depuis fin 2015, a été enrayée et la troisième économie d'Amérique latine croit de nouveau, a assuré mercredi le chef du gouvernement argentin Marcos Peña.
Une croissance à la hausse. La récession a atteint -2,3% en 2016 et le gouvernement pronostique une croissance de 3% en 2017, et les années suivantes. "D'après les données officielles de l'INDEC (Institut national de statistiques), l'Argentine est sortie de la récession, c'est une bonne nouvelle pour les Argentins", a-t-il déclaré devant la Chambre des députés.
Les indicateurs du deuxième trimestre 2017 anticipent que "cette tendance va se consolider et va se poursuivre à l'avenir". La reprise s'était fait sentir au dernier trimestre 2016 (+0,5%) et lors du premier trimestre de 2017 (+0,6%). L'agence de notation américaine Standard and Poor's a relevé en avril la note de l'Argentine de B- à B, tablant sur une croissance de 3% pour 2017, 2018 et 2019.
Une tension sociale. Le mécontentement social grandit en Argentine car l'inflation ne faiblit pas, alors que le président de centre-droit Mauricio Macri avait promis de la juguler. En 2016, la hausse des prix a été de 40% et se poursuit en 2017 au rythme d'environ 2% par mois. "Nous sommes conscients qu'il manque beaucoup, que beaucoup d'Argentins n'ont pas le travail dont ils ont besoin", a tempéré Marcos Pena. "Mais l'important est de renouer avec une croissance soutenue".
Grève générale, manifestations, la tension sociale a été particulièrement forte en avril. Les Argentins reprochent au gouvernement la suppression des subventions aux factures d'eau, d'électricité et de gaz et une politique économique destructrice d'emplois.
Une politique d'austérité. L'Argentine est gouvernée depuis décembre 2015 par Mauricio Macri, venu du milieu des affaires et du football, qui a lancé des réformes et mesures d'austérité tranchant avec les années de gouvernements de gauche de Nestor puis Cristina Kirchner (2003-2015), après la crise économique de 2001. Alors qu'elles s'amenuisaient à la fin de la gestion de la présidente Cristina Kirchner (2007-2015), les réserves monétaires ont doublé en un an et demi, passant de 24 à 48 milliards de dollars.