Le président de centre-droit Mauricio Macri tient une nouvelle victoire électorale en Argentine : sa coalition Cambiemos se consolide au pouvoir lors des législatives de mi-mandat, ce qui lui permettra de poursuivre ses réformes libérales. Par ailleurs, l'ancienne présidente Cristina Kirchner a été élue sénatrice.
Kirchner protégée de la prison. Pour son retour électoral après deux ans sans mandat, l'ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015) a été élue sénatrice, s'assurant une immunité parlementaire qui lui évitera la prison, si elle est condamnée dans une des affaires de corruption dans lesquelles elle est mise en examen. En revanche, elle ne semble plus en mesure de briguer à nouveau la présidentielle. "Nous devons être fiers de ce résultat", a-t-elle lancé, se présentant comme "l'opposition la plus ferme à ce gouvernement".
Un président renforcé. La coalition Cambiemos (Changeons) arrive en tête dans 14 provinces sur 24, notamment dans les cinq provinces les plus importantes du pays (Capitale, Buenos Aires, Cordoba, Santa Fe, Mendoza), selon les résultats publiés peu avant 22 heures locales (trois heures à Paris) par l'autorité électorale. Les projections en sièges ne seront connues que lundi, mais le gouvernement est assuré de renforcer sa présence dans les deux chambres du Parlement. Ce résultat "permettra au président de négocier avec les gouverneurs [de l'opposition] et les syndicats en position de force", a souligné le politologue Rosendo Fraga.
Une croissance à la hausse. Depuis son élection voici deux ans, Mauricio Macri a libéralisé la troisième économie d'Amérique latine. Les résultats ont tardé à se matérialiser et l'inflation reste forte (17% depuis le début de l'année), mais la croissance est repartie : 1,6% au premier semestre et un pronostic de +3% pour 2017. Soucieux d'attirer des investissements étrangers, le gouvernement consolide son pouvoir et démontre qu'il est en mesure de contrer une tentative de retour électoral de Cristina Kirchner, battue par un candidat du pouvoir peu charismatique.
Un objectif : empêcher Cristina Kirchner de revenir au pouvoir. Alors que dans certains pays, le président en exercice reste en retrait des campagnes électorales, Mauricio Macri a mis tout son poids dans la bataille pour augmenter l'emprise de Cambiemos au Parlement. En 2015, l'ex-présidente ne pouvait pas briguer un troisième mandat consécutif et n'avait pas postulé pour un siège de parlementaire.
Des affaires assombrissent l'avenir de l'ancienne présidente. Si Cristina Kirchner n'est pour l'instant que mise en examen, depuis un an et demi plusieurs de ses proches ont été emprisonnés, dont l'homme d'affaire Lazaro Baez et un ancien membre du gouvernement, José Lopez. Le premier pour favoritisme et le second après avoir été surpris avec neuf millions de dollars en liquide qu'il tentait de dissimuler dans un couvent. "Cristina Kirchner ne pourra jamais plus être présidente", selon le politologue Jorge Giacobbe, en référence à la présidentielle de 2019.