La prise d'otages qui durait depuis deux semaines dans un commissariat d'Erevan, et a fait deux morts parmi les policiers, a pris fin dimanche et vingt personnes ont été arrêtées, ont annoncé les services de sécurité arméniens.
Vingt personnes arrêtées. "L'opération antiterroriste des forces de l'ordre s'est terminée et a contraint les membres du groupe armé à déposer les armes et à se rendre aux autorités. Vingt terroristes ont été arrêtés", a indiqué dans un communiqué le Service national de sécurité arménien. "Le territoire du commissariat a été totalement libéré", a ajouté la même source.
Les assaillants estiment leur mission "remplie". Plus tôt, un site internet arménien avait diffusé une déclaration d'un homme se présentant comme l'un des membres du groupe armé et annonçant sa décision de se rendre. "Nous allons continuer notre lutte de la prison, nous estimons que nous avons rempli notre mission : nous sommes devenus l'étincelle qui a permis au peuple de se soulever et cela n'a pas de sens de faire couler le sang", a expliqué Varoujan Avetissian. La police avait annoncé samedi son intention de donner l'assaut.
Les auteurs de la prise d'otages se présentaient comme des partisans de l'opposant emprisonné Jiraïr Sefilian, critique féroce du gouvernement arrêté depuis juin pour avoir voulu occuper des bâtiments gouvernementaux et des centres de télécommunications à Erevan. Ils avaient fait irruption dans ce commissariat le 17 juillet, tuant un policier, prenant plusieurs personnes en otage et réclamant la démission du président prorusse Serge Sarkissian, un ancien militaire élu en 2008.
Violences dans le pays. Ils avaient ensuite libéré tous les policiers mais avaient capturé mercredi trois membres du personnel médical venus soigner les blessés. Les deux derniers à être encore retenus ont été libérés samedi soir. Après l'annonce samedi d'un assaut imminent, un policier était mort, tué selon les forces de l'ordre par un tireur posté dans le commissariat. Les opposants avaient nié toute implication. Cette crise a provoqué des manifestations ayant rassemblé des milliers de personnes hostiles au pouvoir à Erevan. La dispersion du rassemblement de vendredi soir a donné lieu à des violences qui ont fait plus de 70 blessés dont des journalistes, provoqué des dizaines d'arrestations et conduit l'Union européenne et les Etats-Unis à exprimer leur préoccupation.