Les États-Unis ont annoncé des sanctions financières lundi contre 271 scientifiques d'un centre syrien de développement d'armes non-conventionnelles en réponse à l'attaque au gaz toxique de début avril en Syrie, a indiqué le Trésor américain. Il s'agit des sanctions parmi les plus importantes jamais adoptées par le Trésor, compte tenu du nombre de personnes désignées, a précisé un haut responsable.
Actifs gelés. L'Ofac, l'agence du Trésor qui met en place ces sanctions gelant les actifs aux États-Unis des personnes visées, a ciblé les employés du Centre de recherches et d'études scientifiques de Syrie (SSRC), "l'agence gouvernementale responsable du développement, de la production et de la diffusion des armes non-conventionnelles" en Syrie, indique un communiqué. "Ces 271 employés ont une expertise en chimie (...) et/ou ont travaillé au programme des armes chimiques depuis au moins 2012", ajoute le Trésor.
"En réponse à l'attaque du 4 avril". L'administration américaine précise que ces sanctions sont adoptées "en réponse à l'attaque du 4 avril 2017 au gaz sarin à l'encontre de civils innocents dans la ville de Khan Cheikhoun par le dictateur du régime syrien Bachar al-Assad". Cette attaque chimique présumée sur la ville rebelle de la province d'Idleb, dans le nord-ouest, début avril, avait fait 87 morts dont 31 enfants. En riposte, les États-Unis ont bombardé une base militaire en Syrie le 7 avril.
En adoptant ces nouvelles sanctions, les autorités américaines "envoient le message fort qu'elles tiendront le régime d'Assad dans sa totalité pour responsable des flagrantes violations des droits de l'homme afin d'empêcher la propagation de ce type d'armes chimiques barbares", ajoute le Trésor. En étant placés sur la liste noire de l'administration américaine, ces scientifiques syriens voient leurs éventuels avoirs aux États-Unis gelés et il leur est interdit d'utiliser le système financier américain.
Un haut responsable américain a précisé qu'il était difficile de prévoir les conséquences et l'efficacité de ces sanctions mais il a ajouté que ces scientifiques avaient été visés parce qu'étant "hautement qualifiés", ils avaient "la possibilité de voyager et d'utiliser le système financier américain".