Un tribunal ukrainien a rendu lundi sa liberté totale à Gilbert Chikli, un Franco-israélien en fuite condamné par la justice française pour ses arnaques "au faux président" et arrêté en août en Ukraine, a indiqué le parquet général ukrainien.
Une détention "illégale". Le tribunal de Bila Tserkva, au sud-ouest de Kiev, a jugé son placement en détention "illégal" et "l'a libéré" sans aucune mesure de restriction de liberté, a expliqué une porte-parole du parquet général, Larissa Sargan. Le parquet, selon lequel Gilbert Chikli a cherché en vain à quitter l'Ukraine la semaine dernière, compte contester cette décision lors d'un appel prévu mardi.
Une première tentative de fuite. Recherché par la France, Gilbert Chikli, 51 ans, a été interpellé le 18 août en Ukraine en compagnie d'un ressortissant franco-israélien. Il avait été remis en liberté une première fois la semaine dernière, mais cette mesure avait été assortie d'une assignation à résidence très stricte en attendant une décision sur une éventuelle extradition vers la France. Il avait alors tenté de quitter le territoire ukrainien en prenant un vol à l'aéroport de Kiev-Borispil, où il avait été interpellé avant d'être replacé en détention, selon Larissa Sargan.
Le pionnier des arnaques au "faux président". Gilbert Chikli est considéré comme le pionnier des arnaques "au faux président". Sa spécialité, contacter de grandes entreprises en se faisant passer pour le président de la société puis pour un agent des services secrets. Très persuasif, il se faisait remettre des sommes importantes en invoquant notamment la lutte contre le blanchiment ou le terrorisme.
Condamné en France à sept ans de prison. Le 20 mai 2015, Gilbert Chikli avait été condamné en son absence par le tribunal correctionnel de Paris à sept ans de prison et un million d'euros d'amende pour avoir arnaqué des entreprises telles que Accenture, Alstom, HSBC, la Banque postale, le Crédit lyonnais et Thomson Technicolor.
Son avocat en France, Me David-Olivier Kaminski, a récemment évoqué "un accord" des autorités israéliennes et françaises en vue de l'exécution de son reliquat de peine en Israël. Dans l'affaire pour laquelle il a été condamné, Gilbert Chikli avait réussi à détourner 7,9 millions d'euros. La somme de 52,6 millions, qui avait fait l'objet d'un virement, a été récupérée in extremis.