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Bernard Delattre (correspondant au Japon) // Crédit photo : Miguel MEDINA / AFP
Paul Watson, fondateur de l'ONG Sea Shepherd, va-t-il rester en prison ? Le Groenland a arrêté l'homme fin juillet et doit désormais statuer sur sa détention. Mais alors que le Japon demande son extradition depuis plus 10 ans, le gouvernement nippon se montre bien silencieux pour le moment. En cause : la consommation de viande de baleine dans le pays, qui divise plus que jamais la population. 

Le fondateur de l'ONG écologiste, Sea Shepherd, va-t-il rester en prison ? Un juge danois doit trancher cette question ce jeudi, à la mi-journée. Paul Watson est en détention provisoire depuis le 21 juillet, date à laquelle la police du Groenland l'a arrêté alors qu'il faisait le plein de carburant pour son bateau. L'affaire va jusqu'au Japon, qui réclame depuis dix ans l'extradition de Paul Watson afin de le juger sur ses actions contre un navire baleinier. Mais ce sujet ne sera pas au cœur de l'audience prévue aujourd'hui.

Pour l'instant, les médias japonais font peu écho à la demande d'extradition de Paul Watson. Les faits qui lui sont reprochés sont assez anciens et son extradition est tout sauf assurée. Et de toute manière, désormais, les consommateurs nippons mangent très peu de viande de cétacés, à peine 50 grammes par an et par habitant, soit 40 fois moins que dans les années 60. Pour autant, chaque année, les Japonais tuent 300 baleines environ, ce qui divise les Tokyoïtes. 

"Pour moi, la viande de baleine, c'est vraiment de l'histoire ancienne"

"J'ai honte de ce gouvernement. Notre pays devrait protéger les cétacés et ne pas les tuer. Ils sont indispensables à l'équilibre de l'écosystème marin", s'alarme une jeune japonaise au micro d'Europe 1. "Nos experts sont formels, la plupart des baleines ne sont plus menacées de disparition. Donc à mon sens, nous reprocher de les chasser et de les manger relève du racisme anti-japonais. On doit perpétuer cette tradition alimentaire ancestrale", contrebalance un autre habitant de la mégalopole. "Pour moi, la viande de baleine, c'est vraiment de l'histoire ancienne. La dernière fois que j'en ai mangé, c'était il y a 40 ans à la cantine scolaire. Je préfère les burgers", s'exclame son collègue. 

Face à cette opinion partagée et soucieux de son image à l'international, le gouvernement, dans ses petits souliers, se tait dans toutes les langues. Il n'a pas encore officiellement commenté ni justifié sa demande d'extradition de Paul Watson.