L'entreprise américaine Arconic a annoncé lundi l'arrêt de la vente, pour usage dans les immeubles en hauteur, du revêtement impliqué dans l'incendie de la tour Grenfell qui a fait au moins 79 morts à Londres le 14 juin.
Pour les immeubles de plus de 12 mètres. "Nous pensons que c'est la bonne décision à cause de la disparité des réglementations à travers le monde et des questions soulevées par la tragédie de la tour Grenfell", a déclaré un porte-parole, précisant que la décision concernait les bâtiments ayant une hauteur supérieure à environ 40 pieds (12 mètres). Les panneaux d'isolation extérieure de la tour Grenfell, qui s'est embrasée comme une torche dans la nuit du 13 au 14 juin, sont soupçonnés d'être responsables de la virulence de l'incendie. Ces panneaux, composés de plaques de composite d'aluminium et polyéthylène (plastique), équipent des centaines d'immeubles dans le pays.
Environ 600 tours dotées d'un tel revêtement. Dans le cadre d'une grande opération de vérification diligentée après la tragédie, le gouvernement britannique a identifié à ce jour 75 immeubles comme étant non conformes aux normes de sécurité, alors que les autorités ont évacué ces derniers jours des habitants de plusieurs tours de crainte d'un nouveau drame. "Nous estimons à environ 600" les tours dotées d'un revêtement similaire, a déclaré lundi au Parlement le secrétaire d'État aux Communautés et au Gouvernement local, Sajid Javid, qui s'est dit inquiet de la lenteur des tests. D'autant que les premiers retours sont alarmants. Les 75 premiers immeubles inspectés ont tous été déclarés non-conformes aux normes anti-incendie, a souligné le ministre en pointant "une faillite catastrophique". Des écoles et des hôpitaux vont également être vérifiés pour s'assurer qu'ils ne sont pas recouverts d'un revêtement inflammable, a ajouté un porte-parole de la Première ministre, Theresa May.
Enquête publique ouverte. Sur les 79 morts ou présumés tels dans la tour Grenfell, 18 ont été formellement identifiés, selon un nouveau communiqué de la police lundi. Les autorités craignent que le bilan ne soit encore plus lourd, du fait des difficultés à rassembler un chiffre définitif de disparus et de l'impossibilité de retrouver des corps dans l'immeuble, beaucoup ayant été réduits à l'état de cendres. "On ne peut que souligner à quel point on est face à une opération complexe en termes d'identification et de récupération des corps", a souligné lundi la médecin légiste Fiona Wilcox à l'ouverture d'une enquête publique sur le drame. Parmi les 18 personnes identifiées figure un petit garçon de cinq ans qui habitait avec sa famille au 18ème étage. Son corps a été retrouvé cinq étages plus bas. Selon l'enquête, il est mort des suites de l'inhalation de fumées. Il a été identifié grâce à ses empreintes dentaires.