Le journaliste Loup Bureau, incarcéré pendant plus de 50 jours en Turquie, était dimanche en route pour Paris, où il devrait arriver peu avant 9 heures, a twitté le secrétaire général de Reporters sans frontières Christophe Deloire. "Loup Bureau est à bord du vol AF1391, qui a décollé d'Istanbul à 6h13 locale. Arrivée à Paris à 8h40 selon Air France", indique-t-il. Le reporter indépendant de 27 ans, accusé par Ankara d'appartenance à "une organisation terroriste armée", est sous le coup d'une mesure d'expulsion. Son avocat français Martin Pradel avait indiqué samedi que le journaliste, dont la libération a été annoncée vendredi, avait quitté Sirnak, ville du sud-est de la Turquie où il était resté détenu 51 jours, pour se rendre à Diyarbakir, et ensuite gagner Istanbul, puis Paris.
Les autorités aéroportuaires turques ont fait embarquer #LoupBureau directement sur le tarmac, pour éviter tout contact avec les médias https://t.co/9qpVJiphFC
— Christophe Deloire (@cdeloire) 17 septembre 2017
"Un grand soulagement". Le père du reporter, Loïc Bureau, installé près de Nantes, s'est rendu à Paris dès samedi. "Tout le comité de soutien, sa petite amie, viennent à Paris" mais "tant qu'il n'est pas sur le sol français, je garderai une petite appréhension", a-t-il dit. Cette libération, intervenue dans la foulée d'une visite du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian à Ankara, est "un grand soulagement", s'était "réjoui" Emmanuel Macron. Fin août le président français avait demandé sa "libération rapide" à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Interrogé sur une éventuelle contrepartie à cette libération, l'avocat avait déclaré: "Je n'ai aucune raison de le penser". "Simplement faire comprendre aux autorités turques tout le tort qu'elles se faisaient en persistant à emprisonner un journaliste français [...] a pu être suffisant", avait-il dit.
Incriminé pour un reportage sur les Kurdes syriens. Le journaliste avait été interpellé le 26 juillet à la frontière turco-irakienne, après la découverte en sa possession de photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (mouvement considéré comme une émanation du PKK et donc comme "terroriste" par Ankara). Ces images datent, selon sa défense, d'un reportage sur les conditions de vie des populations syriennes réalisé en 2013 et diffusé sur TV5 Monde.