Les bilans officiel et de source sécuritaire française font état de 8 morts parmi les militaires et 12 blessés en état d'urgence absolu dans des attaques coordonnées associant voiture piégée et tirs nourris qui ont visé simultanément l'état-major des forces armées du Burkina Faso et l'ambassade de France à Ouagadougou. Ce n'est pas la première fois que la France est prise pour cible en Afrique de l'Ouest. Les ambassades dans la région ont renforcé leur sécurité depuis plusieurs années déjà. Les expatriés de Ouagadougou, ont également appris à vivre sous haute sécurité.
Avant de rentrer dans un restaurant "vous êtes fouillés". Depuis le départ du président Blaise Compaoré en 2014 et surtout depuis le coup d'Etat de 2015, leur quotidien a changé. Les murs qui entourent les maisons ont peu à peu été rehaussés, des caméras ont fait leur apparition au-dessus des portails juste à côté des fils barbelés. Et il faut désormais vivre barricadé même dans les lieux publics. "Quand vous rentrez dans un restaurant, vous ne rentrez pas directement dans le restaurant, vous êtes d'abord fouillés, il y a une présence de gardes armés et ensuite il y a un sas intermédiaire entre l'entrée du restaurant et la sortie", explique Françoise, une expatriée.
"La vie continue". La sécurité autour des ambassades, des consulats et des centres culturels français a elle aussi été renforcée avec des miradors tenus par des milices armées. Un arsenal impressionnant auquel ces expatriés ont fini par s'habituer. "On n'est pas à l'abri. Il y a régulièrement des attaques dans le nord du Burkina sur des écoles ou des postes militaires et de gendarmerie", confirme Mathias, restaurateur dans le centre de Ouagadougou. "Donc moi, ce soir, je rouvre mon restaurant comme d'habitude et la vie continue". Le périmètre autour de l'ambassade de France, où a eu lieu l'attaque, devrait toutefois rester fermé une bonne partie de la journée samedi.