Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté mardi un projet de résolution au Conseil de sécurité, condamnant l'attaque chimique en Syrie et appelant à une enquête complète et rapide.
EDIT : Le bilan de l'attaque "chimique" contre une ville syrienne s'est élevé à 72 morts, dont 20 enfants, selon un nouveau bilan mercredi de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au moins 58 morts et 170 blessés. Le texte appelle l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à présenter rapidement ses conclusions sur l'attaque qui a fait mardi au moins 58 morts et 170 blessés à Khan Cheikhoun, petite ville de la province d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie, en zone rebelle. Le projet a été distribué aux quinze membres du Conseil à la veille d'une réunion d'urgence demandée par Paris et Londres à la suite de l'attaque. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni entendent mettre cette résolution au vote pendant cette session de mercredi à New York, mais la position de la Russie restait mardi soir inconnue, ont indiqué des diplomates.
Identifier les auteurs de l'attaque. Le texte "condamne dans les termes les plus forts l'usage d'armes chimiques" en Syrie, en particulier l'attaque de Khan Cheikhoun et demande que la commission d'enquête de l'OIAC, mandatée par l'ONU, commence immédiatement à travailler pour identifier les auteurs de cette dernière attaque. Le projet de résolution demande également à la Syrie de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque. Damas devrait également fournir les noms de tous les commandants d'escadron d'hélicoptères et ouvrir aux enquêteurs ses bases militaires d'où aurait pu être lancée l'attaque de mardi. Enfin, le texte menace d'imposer des sanctions en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies.
Un "crime de guerre". Moscou et Pékin avaient mis leur veto en février à une résolution du Conseil de sécurité qui aurait imposé des sanctions à Damas, déjà accusée d'avoir perpétré une attaque à l'arme chimique sur des villages syriens en 2014 et 2015. "Il s'agit manifestement d'un crime de guerre", a déclaré mardi l'ambassadeur britannique à l'ONU, Matthew Rycroft, devant des journalistes au siège des Nations unies. "J'en appelle aux membres du Conseil de sécurité qui ont par le passé utilisé leur veto pour défendre l'indéfendable afin qu'ils changent de cap", a-t-il ajouté.
"Une sérieuse violation du droit international". Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a pour sa part qualifié les informations sur le bombardement "d'extrêmement inquiétantes et choquantes". "Tout usage d'armes chimiques, où que ce soit, représente une véritable menace pour la paix internationale et la sécurité, ainsi qu'une sérieuse violation du droit international", a-t-il souligné.