Les partisans d'extrême droite de Donald Trump se sont rebellés et s'en sont pris au Président après que celui-ci a ordonné une frappe contre la Syrie, soupçonnée d'avoir lancé une attaque chimique qui a tué 86 personnes. "Quiconque prétendait que Trump était d'une loyauté aveugle a eu un avertissement aujourd'hui", a déclaré Mike Cernovich, l'un des leaders du mouvement "Alt-Right", un groupe nationaliste qui a accusé le président d'avoir abandonné ses positions électorales isolationnistes, dans une campagne sur les réseaux sociaux portée par le hashtag #Syriahoax ("canular syrien").
Pour l'extrême droite, Trump est manipulé. "Nous savons tous qu'Assad n'empoisonnerait pas son propre peuple", a poursuivi ce spécialiste des théories du complot dans une vidéo mise en ligne vendredi, avançant l'idée que "l'Etat profond" (le "deep state", c'est-à-dire un complot de bureaucrates déterminés à saper clandestinement l'action de Donald Trump, ndlr) "veut une guerre avec la Russie". "Ils utilisent l'attaque au gaz de la Syrie, qui est un canular, pour déclencher la Troisième Guerre mondiale".
Des opinions à contre-courant. Alors que certains partisans nient l'attaque chimique, d'autres rejettent l'opinion selon laquelle elle a été ordonnée par le président syrien Bachar al-Assad, blâmant une fausse attaque montée pour faire croire à une action de Damas. "Pourquoi Assad ferait-il cela alors qu'il est en train de gagner ?", s'est ainsi interrogé Alex Jones, responsable du site d'extrême-droite "Infowars", souvent montré du doigt pour ses fausses informations. Alex Jones soutient l'idée que l'attaque était une ruse pour forcer Donald Trump à s'aligner sur les conservateurs traditionnels. Il estime que si le Président "cède à ce front anti-Syrie pour prouver qu'il n'est pas une marionnette russe, ils ne vont pas s'arrêter".
Changement de position de Trump. "Trump a fait campagne pour ne pas s'impliquer dans le Moyen-Orient, car cela aide toujours nos ennemis et crée plus de réfugiés (...) Puis il a vu une photo à la télévision", a encore noté la polémiste républicaine Anne Coulter. Celle-ci a rappelé que Donald Trump était opposé en 2013 à une participation militaire américaine au Moyen-Orient. La plupart des conservateurs traditionnels ont de leur côté approuvé l'attaque punitive de 59 missiles Tomahawk lancés contre une base aérienne militaire syrienne.