Les autorités syriennes ont rejeté jeudi les accusations de la France les incriminant directement dans une attaque chimique présumée contre un village rebelle, accusant Paris de dissimuler l'identité réelle des auteurs de ce drame.
"Signature" du régime syrien. Le 4 avril, un raid aérien a visé Khan Cheikhoun dans la province d'Idleb (nord-ouest), faisant 87 morts, dont 31 enfants, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'attaque, imputée également par Washington au régime, a entraîné des raids américains le 7 avril sur une base aérienne syrienne. Mercredi, La France, citant un rapport des services de renseignement français, a affirmé que cette attaque au sarin portait "la signature" du régime syrien et démontre que ce dernier "détient toujours des agents chimiques de guerre".
"Ces allégations montrent l'implication de la France". "La Syrie condamne la campagne de supercherie, de mensonges éhontés et d'allégations fabriquées relayée par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault", affirme un communiqué des Affaires étrangères à Damas. "Ceci représente une violation des prérogatives des organisations internationales spécialisées dans les armes chimiques". "Il s'agit d'une tentative pour cacher la vérité sur ce crime et ses auteurs. Ces allégations montrent sans le moindre doute l'implication de la France dans la planification de ce crime dans le cadre de sa complicité dans l'agression contre la Syrie", ajoute le texte.
Sarin de fabrication syrienne. Après l'examen d'une munition non explosée, les enquêteurs du renseignement français ont confirmé que le sarin employé le 4 avril était de fabrication syrienne. Ils affirment par ailleurs que des avions du régime avaient bombardé le village ce jour-là. Pour les Affaires étrangères syriennes, "le gouvernement français ne possède ni l'habilité, ni la compétence juridique pour déterminer ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun".
Le 13 avril, le président syrien Bachar al-Assad avait accusé, dans une interview à l'AFP, les Occidentaux d'avoir "monté toute l'histoire" afin de préparer le terrain à des frappes américaines. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé que des tests prouvaient de manière "irréfutable" que du gaz sarin ou une substance similaire avait été utilisée à Khan Cheikhoun.
Le 7 avril, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d'Al-Chaayrate près de Homs (centre), d'où selon le Pentagone les avions ayant mené l'attaque chimique présumée avaient décollé.