Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifié vendredi l'attaque chimique présumée en Syrie la semaine dernière de "mise en scène" à laquelle ont participé "les services spéciaux d'un État", non nommé mais désigné comme "russophobe".
Attaque aux "gaz toxiques" le 7 avril à Douma. "Nous disposons de preuves irréfutables qu'il s'agissait d'une nouvelle mise en scène, et que les services spéciaux d'un Etat actuellement en première ligne d'une campagne russophobe ont participé à cette mise en scène", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse. Selon les Casques blancs syriens, des secouristes en zones rebelles, et l'ONG Syrian American Medical Society, des dizaines de personnes ont été tuées le 7 avril à Douma dans une attaque aux "gaz toxiques", imputée par les Occidentaux au régime de Bachar al-Assad, qui dément toute responsabilité.
Quelques heures plus tard, l'armée russe a confirmé les propos de Lavrov, tout en nommant le pays visé. L'armée affirme disposer " de preuves" de "la participation directe de la Grande-Bretagne". Selon le porte-parole de l'armée, Igor Konachenkov, Londres aurait exercé "une forte pression" sur les Casques blancs syriens pour la mise en scène de l'attaque présumée.
Les Casques blancs également accusés. Mercredi, l'armée russe avait déjà accusé les Casques blancs d'avoir "mis en scène devant les caméras une attaque chimique contre des civils". Donald Trump et plusieurs de ses alliés occidentaux ont dit envisager de procéder à des frappes pour punir Damas. Sergueï Lavrov a appelé vendredi Washington à utiliser avec Moscou "des méthodes diplomatiques, qui n'incluent pas les ultimatums et les menaces".
Vers une nouvelle vague migratoire ? Mettant en garde contre une intervention militaire et un scénario similaire à la Libye et à l'Irak, il a assuré que "même d'insignifiants excès provoqueront de nouvelles vagues de migrants en Europe et d'autres développements dont ni nous, ni nos partenaires européens n'ont besoin". Visant les Etats-Unis, il a assuré que cette vague migratoire pourrait "réjouir ceux qui sont protégés par un océan et comptent peser sur ce processus pour continuer à déchirer cette région pour leur projets géopolitiques".