La Belgique a-t-elle pris la mesure de la menace du terrorisme islamiste ? La question se pose au surlendemain de l’attaque à Bruxelles qui a fait deux morts, deux supporters suédois. Les autorités politiques au pouvoir, comme une partie des Belges, ont très certainement cru que le terrorisme était derrière eux.
La DR3 belge, l’unité antiterroriste de la police fédérale, comptait, en 2017, 167 agents. Mais plusieurs vagues de départ et des moyens fléchés vers d’autres services ont affaibli cette unité d’enquêteurs. Aujourd’hui, ils sont moins d’une centaine pour surveiller plus 600 individus fichés pour radicalisation islamiste. "Les Belges ont baissé la garde dès lors que Daech n’était plus en capacité de projeter des attentats", observe une source du renseignement.
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La montée en puissance du crime organisé
"Ils ont considéré, poursuit cette source, que le djihadisme était un épiphénomène et qu’il pouvait se régler socialement". La menace attentat dans le pays était considérée comme "modérée", à un niveau 2 sur une échelle de 4. Depuis l’attentat, il a été rehaussé à 3 dans le pays et à 4 à Bruxelles. Une analyse et des choix politiques tardifs, difficiles à comprendre côté français, d’autant que la Belgique a été au cœur des attentats de Paris en 2015.
Elle-même a été frappée à plusieurs reprises sur son sol par la nébuleuse du 13 novembre, alors pourquoi un tel recul sur le front de la lutte antiterroriste ? Une des explications avancées est la montée en puissance du crime organisé et des trafics de stupéfiants dans le Royaume. Deux thématiques qui ont cannibalisé les moyens policiers et judiciaires alloués d’ordinaire à la traque des djihadistes.