Encore une nuit à veiller, pétrifiés de terreur, confinés à domicile. Depuis samedi et l'attaque surprise du Hamas, les habitants du sud d'Israël craignent autant les tirs de roquette que les terroristes infiltrés qui tuent et kidnappent. En deux jours, plus de 700 personnes sont décédées, plus de 2.000 autres blessées et au moins 150 ont été prises en otage. Le gouvernement a juré qu'il ferait payer son offensive à l'organisation islamiste. Dans le ciel d'Israël, dans la nuit de dimanche à lundi, les roquettes ont fusé vers Gaza et plus de 500 cibles ont été frappées. Dans le sud du pays, c'est toujours le choc, comme l'a constaté Nicolas Delesalle, envoyé spécial de Paris Match en Israël.
"Villes fantômes"
Selon lui, les Israéliens sont encore dans "un état de sidération, qui est en train de se transformer en colère avec la réalisation de ce qu'il se passe et un désir de vengeance qui monte. Du côté de Sdérot, par exemple, on a des scènes assez hallucinantes : il y a des gens qui sortent des bunkers, après y avoir passé plus de 30 heures, dans un état de terreur", constate le journaliste. "Dans les hôpitaux, on entend les cris des gens qui cherchent leurs proches, c'est un peu le chaos et en même temps, je ressens beaucoup de colère ici."
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Nicolas Delesalle a également été marqué par l'omniprésence des forces armées. "Il y a des militaires qui patrouillent absolument partout, des policiers interpellent des personnes suspectées d'être du Hamas, les obligent à se mettre en caleçon pour vérifier qu'ils n'ont pas d'armes sur eux puis les embarquent... En même temps, il y a encore des tirs de roquette. On voit des villes fantômes avec des voitures transpercées d'impacts", détaille-t-il.
L'envoyé spécial de Paris Match constate aussi qu'un immense élan de solidarité se met en place dans tout le pays. "Du côté de Tel-Aviv, on a une espèce d'union sacrée qui se crée entre les gens. Il y a notamment des réservistes qui voulaient faire grève avant tous ces événements et qui sont finalement en train de monter au front", a-t-il remarqué. "De nombreuses personnes donnent aussi de la nourriture pour les personnes des zones attaquées."