Les auteurs d'attaques en Europe et aux États-Unis étaient dans leur grande majorité des hommes jeunes et connus des autorités, selon une étude universitaire ayant passé au peigne fin les 51 attentats perpétrés en Occident depuis trois ans.
Ce rapport baptisé Djihadiste de la porte d'à côté. Radicalisation et attaques djihadistes en Occident est le fruit d'une recherche approfondie conduite par Lorenzo Vidino, Francesco Marone et Eva Entenmann, dans le cadre du Programme sur l'extrémisme de l'Université George Washington, situé dans la capitale américaine, de l'Ispi (Institut pour les études de politique internationale) de Milan et de l'ICCT (centre international pour le contre-terrorisme) de La Haye.
Vingt-et-une personnes arrêtées. Depuis la proclamation du "califat" de l'État islamique le 29 juin 2014, il y a juste trois ans, 51 attentats ont été menés en Occident, dans un nombre limité de pays (8). La France a été le pays le plus touché, avec 17 attaques, suivie des États-Unis (16) et de l'Allemagne (7). Ces attaques, qui ont fait 395 morts et au moins 1.549 blessés, ont été perpétrées par 65 assaillants. Quarante-trois ont perdu la vie, 21 ont été arrêtés, 1 est en fuite.
73 %, originaires du pays où l'attaque est menée. Les auteurs étaient jeunes dans leur très grande majorité. Leur âge moyen s'élève ainsi à 27,3 ans. Le plus jeune avait 15 ans, le plus âgé 52. Sur les 65 assaillants, 63 étaient des hommes, soit 97% d'entre eux. 73% étaient citoyens du pays où ils ont mené l'attaque. 14% résidaient légalement dans le pays ou étaient en visite légalement depuis des pays proches, 5% étaient des réfugiés ou des demandeurs d'asile, tandis que 6% étaient présents illégalement sur le territoire ou attendaient d'être expulsés.
82 % des auteurs déjà connus des autorités. 17% étaient des personnes qui se sont converties à l'islam. 82% étaient déjà connus d'une façon ou d'une autre des autorités avant l'attaque. 57% avaient un passé criminel et 18% avaient déjà effectué un séjour en prison. En revanche, seuls 18% d'entre eux s'étaient rendus à l'étranger pour combattre sur un terrain de guerre.
Dans 26 % des cas, pas de connexion avec Daech. Concernant les attaques proprement dites, dans 8% des cas, l'ordre venait directement de dirigeants de l'État islamique. Dans 26%, les assaillants n'avaient pas de connexion avec l'EI ou d'autres groupes djihadistes, mais ont été inspirés par leur message. Enfin, dans 66% des cas, les auteurs avaient une forme de connexion avec l'EI ou d'autres groupes, mais ont agi de manière autonome.