La Tunisie a été le théâtre d'attaques simultanées "sans précédent". Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a condamné lundi une attaque djihadiste "sans précédent" et "coordonnée" à Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, affirmant qu'elle avait "peut-être pour but de contrôler" cette région et de "proclamer une nouvelle province" aux mains de groupes extrémistes. Un couvre-feu a été instauré dans la foulée.
Au moins 52 morts. "Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons exterminer (...) définitivement", a ajouté Béjà Caïd Essebsi dans des propos retransmis par la télévision publique, en référence aux attaques simultanées contre des installations sécuritaires lors desquelles au moins 35 djihadistes, 10 membres des forces de l'ordre (six gendarmes, deux policiers, un douanier et un soldat) et sept civils ont été tués.
Le chaos libyen. Perpétrées à l'aube, ces attaques ont visé une caserne de l'armée, un poste de police et un poste de la garde nationale (gendarmerie) tunisiennes à Ben Guerdane, localité de 60.000 habitants à une poignée de kilomètres du territoire libyen. Le nombre total de djihadistes impliqués n'est pas connu, pas plus que leur identité, mais les autorités ont souligné que sept avaient été interpellés et que des opérations étaient toujours "en cours pour pourchasser des terroristes". Déjà frappée en 2015 par une série d'attentats sanglants, la Tunisie a annoncé dans la foulée la fermeture des postes frontaliers et le renforcement des patrouilles y compris aériennes à sa frontière avec la Libye, où le chaos profite notamment au groupe djihadiste Etat islamique.