Attentat à Kaboul : Paris déplore le "lourd tribut encore payé" par la presse

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Shah Marai a été tué à Kaboul dans un attentat revendiqué par Daech. © JOHANNES EISELE / AFP
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avec AFP
Le ministre des Affaires étrangères a déploré lundi que la "presse paie un lourd tribut" en Afghanistan, après la mort de neuf journalistes dans un double attentat à Kaboul.

La France a condamné lundi le double attentat dans lequel au moins 25 personnes, dont neuf journalistes, ont été tuées à Kaboul, et déploré que la "presse paie encore un lourd tribut". "La France condamne cet acte odieux", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dans un communiqué, en adressant ses condoléances aux "familles des victimes, ainsi qu'aux autorités et au peuple afghans".

Les médias visés par Daech. Le double attentat suicide, dont le second a visé la presse accourue sur le site du premier, près du siège des services de renseignements afghans (NDS), a été rapidement revendiqué par le groupe État islamique (EI) qui s'en est pris dans un communiqué aux "apostats des forces de sécurité et des médias". L'un des journalistes tués, le photographe Shah Marai, travaillait pour l'AFP depuis 1996 et avait largement contribué à la couverture de l'Afghanistan lorsque le pays était sous le régime taliban et à celle de l'invasion américaine de 2001. "Dans ce moment douloureux, je souhaite assurer l'AFP et ses équipes partout dans le monde de notre totale solidarité", a ajouté Jean-Yves Le Drian.

"Au péril de leur vie". Huit autres journalistes présents ont été fauchés par l'explosion, selon l'organisation Reporters sans Frontières (RSF) et le Centre des journalistes d'Afghanistan (AJC). Tous travaillaient pour des télévisions afghanes, dont un pour la chaîne Tolo News, déjà éprouvée par un attentat revendiqué par les talibans en 2016 qui avait fait sept morts. "Je tiens à rendre un hommage particulier à tous les journalistes qui, souvent au péril de leur vie, continuent à travailler chaque jour dans des conditions difficiles pour nous informer", a souligné le chef de la diplomatie française. Selon une source sécuritaire, le kamikaze qui a visé la presse s'était préalablement glissé parmi les reporters, "muni d'une caméra".

Un reporter de la BBC tué en Afghanistan. Ce double attentat qui a visé des médias à Kaboul a été suivi par le meurtre par balles d'un reporter afghan de la BBC en langue pachtoue à Khost, dans le sud-est de l'Afghanistan, a annoncé la radio-télévision britannique à Kaboul. "C'est avec une immense tristesse que la BBC confirme la mort de notre reporter afghan Ahmad Shah à la suite d'un attentat" encore non revendiqué, indique la BBC dans un communiqué.