La police thaïlandaise a annoncé samedi l'arrestation d'un suspect dans l'enquête sur l'attentat qui a frappé Bangkok le 17 août. "Nous avons trouvé des matériaux de fabrication d'une bombe" à son domicile à Bangkok et "je suis confiant dans le fait qu'il est probablement impliqué dans l'attentat" meurtrier perpétré il y a douze jours dans la capitale, a déclaré le général Chaktip Chaijinda, chef adjoint de la police nationale. Selon les premiers éléments de l'enquête, le suspect de nationalité turque aurait été motivé par "une querelle privée", a annoncé la police qui juge "peu probable la piste du "terrorisme international".
Une vengeance liée à l'expulsion d'Ouïghours ? Le passeport turc d'un dénommé Adem Karadag, 28 ans, a été montré à la télévision, ainsi que des dizaines de faux passeports turcs. Cette annonce met en avant la piste, jusqu'ici évoquée entre autres hypothèses, d'un attentat mené en représailles à l'expulsion en juillet par Bangkok d'une centaine d'Ouïghours, minorité musulmane turcophone opprimée en Chine.
Ce groupe a multiplié les violences, souvent lors d'attaques au couteau. Mais ils n'ont jamais mené d'attaque en dehors de la Chine ni une attaque aussi sophistiquée que l'explosion du sanctuaire Erawan de Bangkok, sanctuaire très fréquenté par les touristes chinois. En juillet, à l'appel d'une association œuvrant en faveur des droits des Ouïghours, quelque 200 personnes avaient saccagé en juillet le consulat de Thaïlande d'Istanbul pour dénoncer la décision de Bangkok.
Une chemise avec des traces de TNT saisie. Mais samedi, la police thaïlandaise restait très prudente. Elle a diffusé une photo de l'homme lors de son arrestation dans son appartement de la banlieue est de Bangkok, avec les objets saisis placés sous scellés et disposés sur le tapis à ses pieds. Parmi eux, plusieurs passeports, "des matériaux de fabrication d'une bombe", a déclaré le général Chaktip Chaijinda, chef adjoint de la police nationale. Une chemise portant des traces de TNT fait partie des objets saisis. "Nous ne pouvons pas encore dire s'il s'agit de l'homme du portrait-robot", établi à partir d'images de vidéosurveillance, d'un homme soupçonné d'avoir posé la bombe, a néanmoins mis en garde le général Chaktip.
La toute première arrestation. D'après le mandat d'arrêt et le portrait-robot diffusé par les autorités thaïlandaises, il s'agit d'un "étranger non identifié", grand, à la peau claire, portant une chemise jaune et des lunettes à monture noire. Il avait été entendu parlant une langue étrangère autre que l'anglais. C'est la première arrestation, douze jours après l'explosion dans ce sanctuaire hindouiste situé en plein centre de Bangkok, qui a coûté la vie à 20 personnes et fait plus de 120 blessés, parmi lesquels de nombreux touristes asiatiques.