Attentat de Dacca : un homme politique "abasourdi" par l'implication de son fils

Le site, visé par les terroristes vendredi dernier, était fréquenté par des étrangers.
Le site, visé par les terroristes vendredi dernier, était fréquenté par des étrangers. © ROBERTO SCHMIDT / AFP
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avec AFP , modifié à
Imtiaz Khan Babul a expliqué qu'il n'y avait "rien à la maison, pas de livres, rien qui puisse laisser entendre" que son fils était devenu un djihadiste. 

Dans une interview accordée à la BBC, un homme politique bangladais a témoigné de sa stupéfaction en apprenant que son fils était l'un des djihadistes qui ont tué 20 otages vendredi dernier dans un restaurant de Dacca.

"Nous n'avons jamais imaginé cela". Imtiaz Khan Babul s'est dit "abasourdi" des informations sur son fils Rohan. Le ministre de l'Intérieur Asaduzzaman Khan a expliqué que les auteurs de la prise d'otages vendredi soir étaient des jeunes gens instruits, issus de familles aisés, loin du stéréotype du volontaire issu d'un milieu pauvre et radicalisé dans une madrasa. "Nous n'avons jamais imaginé cela", a déclaré Imtiaz Khan Babul, membre de l'Awami League, le parti au pouvoir. Son fils a disparu depuis plusieurs mois, a-t-il expliqué. Mais "il n'y avait rien à la maison, pas de livres, rien qui puisse laisser entendre qu'il allait dans ce sens. Nous n'avions aucune idée".

Cinq terroristes tués. Six jeunes hommes ont été tués dans l'assaut mené samedi matin par les forces de sécurité à l'issue d'un siège d'une nuit revendiqué par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI). L'un d'eux pourrait être un innocent pris dans la fusillade avec les forces de sécurité. Mais parmi les cinq autres figurent un diplômé d'une université privée cotée du pays, un étudiant de 18 ans d'une école réputée, un enseignant de maternelle de 26 ans et le fils de Imtiaz Khan Babul.

L'EI recrute dans les classes moyennes. L'homme politique a raconté qu'après la disparition de son fils, il avait partagé ses inquiétudes avec ses amis. "Quand je recherchais mon fils, j'ai découvert que de nombreux autres garçons avaient disparu. Des garçons très instruits, venant de bonnes familles, instruites, les enfants de professions libérales, de fonctionnaires". "Je partageais ma douleur avec eux. Nous ne savons pas ce qu'il se passe". La volonté des groupes djihadistes tels que l'EI de recruter des jeunes issus de la classe moyenne va compliquer les efforts du gouvernement pour éradiquer l'extrémisme.