Les autorités allemandes ont indiqué samedi examiner une troisième revendication, parvenue au quotidien berlinois Tagesspiegel, quatre jours après l'attentat contre le bus de l'équipe de football de Dortmund qui a fait deux blessés.
Un groupe d'extrême droite ? Le Tagesspiegel a révélé samedi avoir reçu par mail une revendication liée cette fois apparemment à des cercles d'extrême droite et s'élevant contre le multiculturalisme tout en menaçant d'une autre attaque. "Nous avons la lettre de revendication. Nous l'examinons", a déclaré en se référant au courriel reçu par le Tagesspiegel la porte-parole du parquet fédéral, Frauke Koehler, précisant que son bureau "ne peut fournir d'évaluation pour le moment".
Le message reçu par le Tagesspiegel constitue la troisième revendication de l'attaque. Les enquêteurs ont indiqué explorer toutes les pistes. Selon le ministre de l'Intérieur de la région de Dortmund (ouest de l'Allemagne), la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Ralf Jäger, "il peut s'agir d'extrémistes de gauche [une revendication au lendemain de l'attaque que les enquêteurs ont rapidement mise en doute], d'extrémistes de droite, de fans violents ou d'islamistes".
La piste de l'EI encore à l'étude. La police s'est orientée vers la piste islamiste après la découverte sur les lieux de l'attaque d'une lettre en trois exemplaires rédigée "au nom d'Allah" et appelant l'Allemagne à cesser de participer avec ses avions Tornado à la coalition internationale anti-djihadiste en Syrie. Mais l'authenticité de cette lettre n'est pas avérée.
Les autorités ont déclaré jeudi qu'aucun élément ne permettait d'incriminer jusqu'à présent le principal suspect de l'attentat, un Irakien de 26 ans interpellé mercredi. Il a été placé en détention provisoire jeudi soir mais pour "appartenance au groupe État islamique" (EI) dans son pays d'origine en 2014-2015 et pour ses contacts avec cette organisation depuis l'Allemagne.
Deux blessés dans l'explosion. Trois engins ont explosé mardi au passage du bus de l'équipe du Borussia Dortmund, juste avant un match de Ligue des Champions qui sera reporté au lendemain, blessant le défenseur international espagnol Marc Bartra ainsi qu'un policier et provoquant un effet de souffle d'une centaine de mètres. La nature "terroriste" de l'attentat ne fait aucun doute pour le parquet fédéral.
Des remous dans le monde footballistique
Par ailleurs, le patron du club de Dortmund Hans-Joachim Watzke affirme avoir brièvement envisagé de déclarer forfait en Ligue des champions contre Monaco mardi, puis s'être ravisé pour ne pas offrir cette "victoire" aux terroristes. "Je me suis brièvement demandé si nous ne devions pas nous retirer totalement de la compétition", dit-il dans une interview au magazine Der Spiegel, "mais cela aurait été une victoire pour les auteurs de l'attaque".
Watzke, directeur exécutif du club, a confirmé avoir dit aux joueurs que chacun était libre de jouer ce match ou pas : "J'ai dit : 'si quelqu'un ne se sent pas en état de jouer, il peut le dire à l'entraîneur. Nous aurions totalement compris et nous aurions offert toute forme de soutien possible'", ajoute-t-il. Plusieurs joueurs ont vivement critiqué après coup la décision de faire disputer le match aussi rapidement, mais aucun n'a refusé d'entrer sur le terrain contre Monaco mercredi, moins de 24 heures après l'attentat.