La tour Eiffel était éteinte dans la nuit de mercredi à jeudi en hommages aux victimes de l'attentat-suicide de Kaboul en Afghanistan qui a fait 90 morts et plusieurs centaines de blessés. Le quartier diplomatique a été touché dans l'attaque mais c'est en réalité toute une ville et ses habitants qui s'inquiètent de la multiplication des attentats.
"Ça aurait pu être un carnage". Les check-points et les murs anti-explosion qui ceinturent la plupart des bâtiments officiels et des ambassades n'ont pas stoppé le kamikaze et son camion-citerne piégé. La détonation, ressentie dans toute la ville s'est produite à 200 mètres de l'ambassade de France, juste avant l'ouverture. "Il n'y avait encore personne", confie un diplomate. "A quelques minutes près, ça aurait pu être un carnage".
Un véhicule piégé malgré la sécurité renforcée. Rateb, un journaliste afghan, se rendait lui aussi à son bureau. "Quand l'explosion a eu lieu, ça m'a littéralement projeté au sol. J'ai senti comme une vague, le souffle de l'explosion et puis j'ai vu une grosse colonne de fumée s'élever dans le ciel. J'étais tout près. La sécurité s'est beaucoup renforcée ici. Ils ont mis des murs en béton partout, des rouleaux de fil barbelé, des barrages. C'est devenu beaucoup plus compliqué de passer, donc on se demande comment ce camion a pu arriver jusque là."
Le camion a explosé en plein milieu d'un embouteillage de dizaines d'Afghans sur le chemin du travail, pour beaucoup employés du gouvernement ou d’organisations internationales, cibles à la fois des Talibans et de l'organisation Etat islamique, qui a multiplié ces derniers temps les attaques suicides dans le pays.