C'est l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Somalie. Au moins 276 personnes ont été tuées et 300 blessées samedi à Mogadiscio, dans l'explosion de deux véhicules piégés. Une attaque qui n'a toujours pas été revendiquée, mais les autorités et les experts n'ont aucun doute : le mode opératoire accuse les djihadistes d 'Al-Shabbaab.
Un groupe très divisé... Ce groupe somalien est affilié à Al-Qaïda bien qu'extrêmement divisé. Une de ses factions se réclame de l'État islamique ; il y a aussi des combattants locaux et des combattants étrangers avec des objectifs différents. Ces milices shebab ont accumulé les revers militaires et ont été chassées de la capitale Mogadiscio mais aussi de plusieurs grandes villes en 2011 par une force de l'Union africaine.
… Mais qui s'est renforcé dernièrement. Pourtant, le groupe s'est renforcé l'année dernière, quelques mois avant l'élection du nouveau président, Mohamed Abdullahi Mohamed, très populaire dans le pays. Certains parlaient de "réveil somalien". Cet attentat vient briser l'espoir et rappelle que le gouvernement reste très corrompu. Les djihadistes s'appuient d'ailleurs sur cette faille et contrôlent de larges portions de territoire dans les campagnes, multipliant ces derniers mois les attentats dans la capitale.
Des attaques pas toujours revendiquées. Les shebab, qui ont juré la perte du gouvernement central soutenu par la communauté internationale, ont généralement l'habitude de revendiquer les attentats qu'ils commettent… Sauf dans les cas où cela pourrait mettre à mal la bienveillance que leur témoigne une certaine partie de la population. Ce fut notamment le cas en 2009 pour un attentat contre un hôtel qui abritait une cérémonie de remise de diplômes d'étudiants en médecine et qui avait fait 23 morts.
Lundi soir, les secours cherchaient encore les cadavres et les blessés sous les gravats de K5, le quartier où les deux camions piégés ont explosé. C'est là que les shebab ont décidé de montrer qu'ils jouaient la surenchère terroriste.