L'arrestation d'un ex-Marine américain, qui fomentait à San Francisco un attentat inspiré par le groupe État islamique, doit beaucoup au FBI… dont l'enquête a bien failli tomber à l'eau en raison d'une bourde.
Repéré tôt par le FBI. L'aspirant djihadiste, inculpé pour tentative de soutien matériel à une organisation terroriste étrangère, encourt 20 ans de réclusion. Il voulait, selon le document judiciaire, commettre un carnage et marquer les esprits en frappant entre le 18et le 25 décembre. "Noël est le jour parfait pour commettre un attentat", aurait confié cet ancien militaire et tireur d'élite à l'agent du FBI sous couverture qui lui servait de contact, et qu'il pensait être un haut responsable du groupe djihadiste.
Jamais, assure la police fédérale, cet ancien militaire "prêt à mourir" en martyre n'a présenté un danger concret, car il a été repéré tôt par le FBI. Les enquêteurs ont perquisitionné son domicile de Modesto, quelque 130 kilomètres plus à l'est, mettant la main sur un testament, des armes et des munitions.
"J'ai changé d'avis". Mais malgré des intentions très clairement exprimées à plusieurs reprises, l'erreur d'un employé du FBI a bien failli compromettre l'opération policière. Le lundi 18 décembre, écrit l'agent McKinney, un employé de la police fédérale a appelé l’aspirant djihadiste sur son portable avec son numéro qui affichait le préfixe téléphonique de la capitale Washington. Il a raccroché immédiatement lorsque le suspect a répondu, apparemment en langue arabe.
Ce dernier a alors rappelé et est tombé sur la boîte vocale de l'employé, qui mentionnait son nom mais pas le FBI. De quoi attiser sa suspicion. Ce même soir, le djihadiste présumé a dit à l'agent sous couverture: "Je ne pense que je puisse le faire tout bien réfléchi. J'ai changé d'avis". Il a quand même été arrêté quatre jours plus tard.